Les causes du naufrage

 

"C'était comme si quelqu'un avait passé
un doigt géant sur tout un côté du navire."

Lady Duff Gordon,
passagère rescapée de 1
ère Classe

 

La coque et ses rivets

 

Une cloison "étanche"

 

Les causes du naufrage du Titanic sont nombreuses et leur addition a provoqué la tragédie de 1912.
Il n'existe aucune preuve que l'une d'elles soit seule responsable du naufrage.
Voici les principales:

 

Les conditions météorologiques anormales

 

L'hiver 1912 avait été d'une douceur exceptionnelle dans les mers polaires. Des masses considérables de glace s'étaient détachées des grands glaciers du Groenland, en liaison avec d'énormes plaques de banquise. Depuis plusieurs semaines avant l'accident, l'ensemble dérivait vers le sud, à des latitudes anormalement basses. Le phénomène avait été, à maintes reprises, signalé par les pêcheurs de Terre-Neuve.
Une convention internationale à laquelle avaient adhéré les grandes compagnies maritimes, dont la White Star Line, et applicable en 1899, prévoyait que les navires faisant route vers l'Amérique corrigent leur cap en obliquant plus tôt vers le Sud, au lieu de continuer plein Ouest et d'obliquer au dernier moment. Cette limite, appelée le
"le coin" et située à 42°N et 47°O, était loin de faire l'unanimité car elle allongeait la durée de la traversée et augmentait la consommation du navire en charbon.
Le 14 Avril 1912, le Commandant Smith avait cependant respecté la convention et le "coin" mais, cette année là, les champs de glaces étaient exceptionnellement étendus.

 

Les défauts de conception et de fabrication du paquebot

 

Pour plus de détails sur les défauts
des plaques de coque et des rivets,
lire la page:

Coupables: tôles ou rivets ?

 

Le feu de charbon dans la soute

 

 

Les conditions extrêmes de navigation

 

 

Les négligences de l'équipage

 

 

L'insuffisance des règles de sécurité

 

 

L'insuffisance de formation du personnel

 

 

   

 

Déclaration du Comité des Survivants

 

A bord du Carpathia, des rescapés de 1ère classe se réunirent pour former une sorte de syndicat des naufragés. Samuel Goldenberg en fut élu président et rédigea une déclaration afin de faire connaître les véritables circonstances du naufrage du Titanic, en anticipant les récits à sensation (qui ne manquèrent cependant pas d'être faits par les journalistes) et de demander que des mesures soient prises dorénavant pour assurer la sécurité des passagers en mer. Signé par 25 autres survivants, ce document fut communiqué à la presse dès l'arrivée du Carpathia à New York et fut publié le lendemain, 19 Avril 1912, en omettant malheureusement de mentionner les signataires.

 

Samuel Goldenberg

 


DÉCLARATION  DU  COMITÉ  DES  SURVIVANTS

 

Lorsque le Carpathia arriva à New York, la déclaration suivante, rédigée par un comité de passagers survivants du Titanic, fut remise à la presse.

 

Nous soussignés, passagers survivants du Titanic, dans le but de prévenir toute déclaration à sensation et exagérée, estimons qu'il est de notre devoir de donner à la Presse un énoncé des faits qui sont parvenus à notre connaissance et que nous croyons être vrais.

Dimanche 14 Avril 1912, vers 23h40, par une froide nuit étoilée, le navire heurta un iceberg que la vigie signala à la passerelle, mais pas assez tôt pour éviter la collision. Des dispositions furent prises pour constater les avaries ainsi que pour sauver les passagers et le navire. Des ordres furent donnés pour mettre les gilets de sauvetage. Les canots furent mis à la mer. Les habituels signaux de détresse furent envoyés par télégraphie sans fil, et les fusées furent lancées par intervalles.

Heureusement, un message télégraphique fut reçu vers minuit par le Carpathia. Celui-ci arriva sur le lieu du naufrage lundi, vers 4h. Durant toute la nuit, les officiers et l'équipage du Carpathia avaient fait les préparatifs pour assurer le sauvetage et le confort des survivants. Ceux-ci furent accueillis à bord avec les soins et la bienveillance les plus touchants, chacun bénéficiant de la plus grande attention, sans distinction de classe. Les passagers, les officiers et l'équipage nous abandonnèrent de bon cœur leurs cabines, des vêtements et leurs commodités. Honneur à eux !

Le certificat de transport de passagers à bord du Titanic, délivré par l'English Board of Trade, autorisait un total d'environ 3500 personnes. Le même certificat exigeait un nombre de places d'environ 950 dans les canots suivants: quatorze grands canots, deux canots plus petits, et quatre canots pliables. Les gilets de sauvetage accessibles étaient en nombre apparemment suffisant pour toutes les personnes à bord. Le nombre approximatif de passagers transportés au moment de la collision était:

Première classe
Deuxième classe
Troisième classe

Total
Officiers et équipage

Total
330
320
750
-------
1400
940
-------
2340

Sur ce nombre, le Carpathia a sauvé approximativement:

Première classe
Deuxième classe
Troisième classe
Officiers
Matelots
Stewards
Chauffeurs
Total de l'équipage

Total d'environ
210
125
200
4
39
95
71
210
-------
775

Le nombre de sauvés a été d'environ 80% de la capacité maximum des canots. Nous estimons qu'il est de notre devoir d'attirer l'attention du public sur ce que nous considérons comme une insuffisance des moyens de sauvetage dont sont pourvus les paquebots modernes, et nous recommandons que des dispositions immédiates soient prises pour imposer aux navires transportant des passagers d'être équipés d'un nombre suffisant de canots pour recevoir le nombre maximum de personnes se trouvant à bord.

Les faits suivants ont été observés et devraient être pris en considération.
Outre l'insuffisance de canots de sauvetage, radeaux, etc., il manquait de matelots qualifiés pour les manœuvrer (soutiers, stewards, etc., ne sont pas des manœuvriers compétents). Il n'y avait pas, sur la passerelle, assez d'officiers pour exécuter les ordres urgents et pour veiller au lancement et à la commande des canots, et il n'y a avait pas non plus de projecteur électrique. Les règlements du Board of Trade autorisent l'embarquement de trop de personnes dans chaque canot pour lui permettre d'être correctement manœuvré.

Sur le Titanic, le pont des embarcations se trouvait à environ 75 pieds au-dessus de l'eau et, par conséquent, on a demandé aux passagers d'embarquer avant la descente des canots, d'où la mise en danger de l'opération et l'empêchement de prendre le nombre maximum de personnes que les canots pouvaient contenir.

Les canots devraient, de tout temps, être convenablement équipés en provisions, eau douce, lampes, boussoles, éclairage, etc. ... Des exercices de canots de sauvetage devraient être plus fréquemment et minutieusement effectués, et les officiers rompus à ces manœuvres.

La vitesse devrait être grandement réduite par temps de brouillard et de glaces de sorte que, en cas de collision, les avaries soient amoindries.

En conclusion, nous suggérons la tenue d'une conférence internationale et nous recommandons l'adoption de lois garantissant la sécurité de tous en mer. Nous exhortons le Gouvernement des États-Unis à en prendre l'initiative dès que possible.

 

 

   

 

Le lettre de Lawrence Beesley

 

Lawrence Beesley

 

Le Mercredi 17 Avril 1912, à bord du Carpathia, le passager britannique rescapé de 2ème classe Lawrence Beesley, professeur de sciences au Dulwich College de Londres, après avoir eu la certitude que des avis de glaces avaient été adressés au Titanic, rédigea une lettre destinée au quotidien londonien The Times, dans laquelle il exprimait son souhait que quelque chose soit fait afin d'éveiller l'opinion publique à la protection des traversées océaniques du futur. Il écrivit ceci …

 


Monsieur,

Étant l'un des rescapés anglais du paquebot Titanic, qui a sombré en plein Atlantique ce dernier lundi matin, je vous demande de porter à la connaissance de vos lecteurs quelques faits relatifs à la catastrophe, dans l'espoir que quelque chose puisse être fait dans l'avenir proche afin d'assurer la sécurité de cette partie du public qui voyage en empruntant la route de l'Atlantique, pour ses affaires ou pour son agrément.

Je souhaite me désolidariser entièrement de tout rapport qui chercherait à établir la responsabilité de tout individu, personnes ou groupes de personnes, et, en attirant simplement l'attention sur des faits dont l'authenticité, je crois, pose question et peut être établie par toute commission d'enquête, permettre à vos lecteurs de dresser leurs propres conclusions sur la responsabilité de la collision.

Premièrement, comme le savaient ceux qui étaient en charge du Titanic, nous nous trouvions dans la région des icebergs; les conditions atmosphériques et de température laissaient supposer la présence proche d'icebergs; un message par télégraphie sans fil a été reçu d'un navire en avance sur nous, nous avertissant qu'ils avaient été vus dans la zone dont la latitude et la longitude étaient données.

Deuxièmement, au moment de la collision, le Titanic filait à vitesse élevée.

Troisièmement, l'équipement pour le sauvetage des passagers et de l'équipage était totalement inadéquat, ne suffisant seulement qu'à un total de 950. Ceci donne, avec le plus grand effectif possible, soit 3400, moins d'une chance sur trois d'être sauvé en cas d'accident.

Quatrièmement, le nombre de personnes amenées à bord du Carpathia, environ 700, est un pourcentage élevé des 950, et apporte un excellent témoignage du courage, de l'espérance, et de la dévotion des officiers et de l'équipage de ce navire; nous possédons de nombreux exemples de leur grandeur d'âme et de leur abnégation personnelle, et nous savons qu'ils ont fait tout ce qu'ils ont pu avec les moyens dont ils disposaient.

Cinquièmement, l'habitude des navires de transport de courrier et de passagers à traverser les zones de brouillard et d'icebergs à vitesse élevée est courante; presque autant qu'un train express, ils sont minutés pour progresser et ne peuvent pas, cependant, ralentir de plus de quelques nœuds au moment d'un possible danger.

Je ne possède ni la connaissance ni l'expérience pour énoncer les remèdes que je considère devoir être appliqués; mais, peut-être, les suggestions suivantes peuvent servir d'aide.

Premièrement, aucun navire ne devrait être autorisé à quitter un port britannique sans un équipement suffisant en canots ou autres, afin de permettre à chaque passager et membre d'équipage d'avoir une place; et, au moment de la réservation, ce fait devrait être signalé au passager, ainsi que le numéro de place qui lui est attribué dans un canot identifié.

Deuxièmement, dès que ceci est réalisable après le départ, chaque passager devrait participer à un exercice de canot en compagnie de l'équipage assigné à ce canot.

Troisièmement, chaque paquebot effectuant le service transatlantique devrait avoir reçu la consigne de ralentir de quelques nœuds dans une zone d'icebergs, et devrait être équipé d'un projecteur efficace.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Lawrence Beesley.

 

 

   

 

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