L'Olympic et le Britannic

 

Le Titanic était le second d'une série de trois grands transatlantiques dits "de classe Olympic", commandés par la White Star Line aux chantiers Harland & Wolff de Belfast, et devant effectuer des navettes entre Southampton et New York. Il était prévu que les 3 navires soient presque identiques.
Les 2 "jumeaux" du Titanic étaient l'Olympic et le Britannic.

Ce site étant essentiellement consacré au Titanic, c'est volontairement que l'auteur a choisi de ne présenter qu'un histoire succincte des deux navires jumeaux.

Les visiteurs qui souhaiteraient obtenir des informations plus complètes trouveront sans difficulté d'autres sites qui leur sont exclusivement consacrés ...

 

 

Le R.M.S. Olympic

Lancé le 20 Octobre 1910 à Belfast, l'Olympic est le premier des trois paquebots de classe Olympic commandés par la White Star Line aux chantiers Harland & Wolff.

Bien que jumeau, il se distingue du Titanic par quelques différences, en particulier par la partie avant de la promenade du pont A qui est découverte.

Sous le commandement de Edward John Smith (qui commandera le Titanic quelques mois plus tard), il effectue son voyage inaugural vers New York le 14 Juin 1911. A son arrivée, le 21 Juin, il heurte le remorqueur O.L. Halanbeck, à l'arrière.
Le 20 Septembre 1911, jour de son 5
ème départ vers New York, il entre en collision, dans le port de Southampton, avec le croiseur Hawke de la Royal Navy. Après un retour difficile à Belfast, il est réparé à l'aide de pièces destinées à son jumeau, le Titanic, alors en construction.
Le 24 Février 1912, au cours d'une traversée au départ de New York, il perd une pale d'hélice et doit être réparé.
Dans la nuit du 14 au 15 Avril 1912, alors que l'Olympic effectue une traversée de retour vers Southampton, le Titanic heurte un iceberg. L'Olympic se trouve alors à 512 milles à l'ouest de son navire jumeau, trop loin pour lui porter secours.
Après le naufrage du Titanic, l'Olympic doit subir diverses améliorations de sécurité dont l'installation de canots pour l'ensemble des passagers, et en Octobre 1912, il revient une nouvelle fois à Belfast pour l'installation d'une double coque.

Au printemps 1913, remis à neuf, le paquebot reprend du service sur les lignes de l'Atlantique Nord.

 


L'Olympic, en service transatlantique

 

Le 1er Septembre 1915, pendant la Première Guerre Mondiale, l'Olympic est réquisitionné par le Gouvernement Britannique comme navire transporteur de troupes. Il est alors revêtu d'une peinture de camouflage (dessins géométriques multicolores) conçue pour tromper la surveillance des sous-marins ennemis.
Son plus fameux exploit de guerre a lieu le 12 Mai 1918, sous le commandement de Herbert James Haddock. Ce jour-là, au large du Cap Lizard, il est attaqué par un sous-marin allemand U103. A la vitesse de 22 noeuds, l'Olympic aborde son agresseur, l'éventre et le coule.

 

 

L'Olympic, transporteur de troupes
(Remarquer les couleurs du camouflage)

 

Après la guerre, en Juillet 1920, il reprend le service commercial. Il acquiert une clientèle affectionnée qui lui attribue le surnom de "Old Reliable" ("Vieux Fidèle"). Le 22 Mars 1924, il entre en collision avec le Fort Saint George, navire de la Furness Bermuda Line, en quittant New York. Cependant, seule la proue subit des dégâts minimes. Le mauvais sort revint le 15 Mai 1934 quand l'Olympic entre en collision avec le bateau-feu de Nantucket qui perd 7 de ses 11 membres d'équipage.

N'étant plus rentable face aux navires modernes et après un bilan de plus de 1,5 million de milles parcourus, 119 000 civils et soldats transportés, il effectue sa 257ème et ultime traversée en partant de Southampton le 27 Mars 1935, pour y revenir le 12 Avril 1935.
En Septembre 1935, il est alors racheté pour la somme de 100000 £ par Sir John Jarvis, membre du parlement britannique et industriel, qui, impliqué dans des projets d'aide aux régions profondément affectées par la crise, le revend immédiatement au même prix à l'entreprise Thomas Ward & Co., à la condition qu'il soit envoyé à Jarrow, en Ecosse (sur l'estuaire de la Tyne, près de Newcastle), pour la casse et afin de donner du travail aux ouvriers de sa circonscription.

Le 13 Octobre 1935, l'Olympic arrive en remorque aux chantiers Palmers Yard, à Jarrow, pour être démantelé par la société Metal Industries.
En Août 1936, son démantèlement jusqu'à la coque est achevé.
La coque est finalement remorquée aux chantiers Thomas Ward & Co. à Inverkeithing, près d'Edimbourg en Ecosse, le 19 Septembre 1937 pour la démolition finale.

 


L'Olympic, à son arrivée dans le port de Jarrow

 


L'Olympic, en remorque, part pour être démoli à Inverkeithing

 

En Novembre 1936, après son démantèlement, les commissaires-priseurs Knight, Frank & Rutley de Londres mettent aux enchères à Jarrow 4456 lots constitués d'équipements et d'aménagements intérieurs de l'Olympic. Seulement 20% d'entre eux trouvent un acquéreur et on ne sait exactement ce que devinrent les lots invendus.
On retrouvera encore des panneaux de chêne sculptés dans une grange d'Ecosse, 56 ans après le démontage.
Dans certains lieux publics ou privés, on peut aujourd'hui admirer de remarquables pièces provenant de l'Olympic. Parmi eux, l'Hôtel White Swan à Alnwick, Angleterre, abrite la fameuse sculpture sur chêne "L'Honneur et la Gloire couronnant le Temps" (dont l'étude en bois se trouve au Musée Maritime National de Southampton et une reproduction au Musée des Traditions et des Transports d'Ulster situé à Cultra, en Irlande du Nord).
On trouve aussi un bar à cocktail dans le pub de l'auberge Lambton Hounds, située dans le petit village de Pity Me, au nord de Durham.
De nombreuses boiseries, des tableaux et des objets divers décorent les bureaux de la fabrique de peinture Crown & Berger à Haltwhistle, en Angleterre.
Certaines demeures privées anglaises en sont également décorées
.

Pour plus de détails concernant la décoration de l'Olympic, veuillez consulter cette page ...

 

Le H.M.H.S. Britannic

Le Britannic, troisième paquebot de classe Olympic, est mis en chantier en Novembre 1911 mais commence sa carrière dans l'ombre de la catastrophe du Titanic.

A l'origine, il était prévu de le baptiser "Gigantic" mais il est finalement construit sous le nom de "Britannic", nom considéré par la White Star comme favorisé par la chance (la White Star Line eut 3 navires nommés "Britannic" - Le H.M.H.S. Britannic fut le second).

Le Britannic, plus long de 6 mètres (275 m au lieu de 269 m) ressemble au Titanic, avec une promenade fermée sur le pont A, mais possède une différence majeure: ses bossoirs géants destinés aux canots de sauvetage. En outre, il est équipé d'une double coque et de compartiments étanches s'élevant jusqu'au pont B.

Bien qu'il n'était pas prévu d'augmenter sa vitesse de croisière, il est équipé d'une turbine plus puissante capable de développer 18 000 CV comparés aux 16 000 CV de l'Olympic, la plus grosse turbine au monde.

Lancé le 26 Février 1914 à Belfast, son armement a été retardé dans l'attente des résultats de l'enquête consécutive au naufrage du Titanic.

 


Le Britannic, lors de son lancement

 

Le 13 Novembre 1915, pendant la Première Guerre Mondiale, le Britannic est réquisitionné comme navire-hôpital, devenant le H.M.H.S. (Her Majesty's Hospital Ship, Navire-Hôpital de Sa Majesté) Britannic. Équipé de 3300 lits, il reçoit une couche de peinture blanche avec une large bande verte et d'énormes croix rouges sur les flancs, éclairées par 125 ampoules. Le 12 Décembre 1915, il est déclaré bon pour le service, quitte Belfast et commence une courte carrière.

 


Le Britannic, navire-hôpital (on distingue ses énormes bossoirs)

 


Le Britannic, navire-hôpital
(Peinture de Ken Marschall)

 

A 8 heures 12, le matin du 21 Novembre 1916, le Britannic, commandé par Charles Alfred Bartlett, heurte une mine allemande (certains contestent ce type d'engin et parlent plutôt d'une torpille) dans le Détroit de Kea, en mer Egée. L'explosion de la mine provoque l'inflammation de la poussière de charbon dans les soutes puis une seconde explosion. Malgré ses dispositifs de sécurité améliorés, le Britannic commence à sombrer comme le fit son jumeau, 4 ans et demi auparavant.
Des tentatives sont faites pour échouer le navire sur l'île voisine de Kea, mais sans résultat. Deux canots, lancés sans autorisation du côté bâbord, sont aspirés par les hélices et réduits en morceaux. Leurs occupants n'ont eu aucune chance.
A 9 h 07, la poupe disparaît sous la mer. Sur les 1125 personnes se trouvant à bord, 33 perdent la vie dans le naufrage: ayant embarqué à la hâte et sans en attendre l'ordre dans deux canots mis précipitamment à la mer trop près des hélices qui tournaient encore, elles périrent broyées par les pales.
Parmi les survivants, se trouvent l'infirmière de la Croix Rouge Britannique
Violet Constance Jessop et le chauffeur Arthur John Priest qui avaient auparavant servis comme hôtesse et chauffeur à bord de l'Olympic lors de sa collision avec le Hawke, puis à bord du Titanic dont ils faisaient partie des rescapés.
Si le Britannic avait été en voyage de retour avec des blessés à bord, le naufrage aurait eu des conséquences encore bien plus dramatiques ...

En 1975, l'explorateur Jacques-Yves Cousteau localise l'épave et, en 1976, effectue la première plongée à bord de la Calypso. Il découvre l'épave couchée sur le flanc tribord à une profondeur de 120 m et récupère quelques objets. Le navire est en grande partie intact, excepté une énorme brèche ouverte dans la partie bâbord avant.
En tant que navire réquisitionné au service de la Couronne Britannique, l'épave appartient aujourd'hui au Gouvernement Britannique. C'est la plus grande épave au monde reposant au fond des mers.
Depuis 1995, année où Robert Ballard (qui a découvert l'épave du Titanic en 1985) plonge à son tour sur le Britannic à bord d'un sous-marin, des expéditions sont régulièrement effectuées sur l'épave.

 


L'épave du Britannic
(Peinture de Ken Marschall)

 

La position de l'épave du Britannic était connue depuis très longtemps et les fonds marins sur lesquels elle repose sont peu importants.
Comment donc ne pas s'étonner du fait qu'elle n'ait pas suscité plus tôt la convoitise et les visites de "sauveteurs" en tous genres ?
Sans doute parce qu'elle n'est pas aussi chargée d'histoire que celle du Titanic ...

 

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