Le Titanic était-il un paquebot maudit ?
Les stewards
du bord surnommèrent le Titanic
"Le bateau de la
mort"
Lire aussi: Le Titanic promis à la Mort
"Ce
navire va couler avant d'atteindre l'Amérique." Mrs Blanche Marshall |
![]() |
"Prenez
garde aux dangers !"
recommande Neptune ...
Une légende ou, plus exactement, des légendes se sont tissées autour du Titanic.
Certaines d'entre elles ne relèvent que de l'utopie et ne sont que le fruit d'imaginations débordantes.
Cependant, il existe des faits qui incitent à se poser la question: le Titanic était-il un paquebot maudit, le navire de la "mauvaise chance", l'instrument d'un génie malfaisant ?
Cette page relate des événements avérés:
tous sont des faits réels ou des témoignages dont
l'authenticité est incontestable.
Considérés individuellement et mis en relation avec
l'événement du naufrage, ils peuvent être interprétés comme
le fruit du hasard; mais, pris dans leur ensemble, ils
constituent un troublant faisceau de prémonitions et de
malédictions entourant le Titanic.
Vous les trouverez répertoriés selon les 3 phases de l'odyssée du paquebot: avant ou pendant le départ, pendant la traversée et après le naufrage. Ces listes ne sont pas exhaustives.
Après lecture, il appartient à chacun
d'apprécier le degré de leur relation avec la réalité de la
catastrophe ...
Un effort de réflexion permet-il d'affirmer qu'effectivement
c'est l'irrationnel qui eut raison du Titanic
?
C'était
le plus grand navire en exploitation et la plus
prestigieuse création de l'homme. Toutes les sciences et
tous les corps de métiers connus avaient contribué à
sa construction et assuraient sa maintenance ... Insubmersible, indestructible, il ne transportait que le nombre strict de canots de sauvetage requis par la loi ... Morgan Robertson, Futilité ou Le Naufrage du Titan, 1898 |
Avant ou
pendant le départ
Des événements prémonitoires ...
Le 22 Mars 1886, le célèbre
spiritualiste et publiciste anglais William Thomas Stead,
propriétaire de la revue "Pall Mall Gazette"
écrit un article intitulé "Comment le Paquebot
Poste sombra au milieu de l'Atlantique, par un
Survivant".
Cet article raconte qu'un paquebot, sans nom, entre en
collision avec un autre navire et, qu'en raison d'un
nombre insuffisant de canots de sauvetage, on déplore la
perte de nombreuses vies humaines.
Stead écrit: "C'est exactement ce qui pourrait se
produire et se produira si les paquebots sont lancés
avec trop peu de canots".
Dans le numéro de Noël 1892 de la
"Review of Reviews" qu'il vient de fonder,
William Thomas Stead publie un autre article intitulé
"De l'Ancien Monde au Nouveau".
Cet article est consacré à une traversée fictive
entreprise par Stead pour se rendre aux Etats-Unis sur un
paquebot de la White Star Line bien réel, lui, le Majestic.
Le Commandant du navire n'est autre qu'un certain E. J.
Smith.
Lors de cette traversée, le Majestic
recueille à son bord les survivants du paquebot Ann
and Jane, qui a heurté une montagne de glace
et coulé dans l'Atlantique.
Stead conclut son article de manière lugubre par:
"Les océans parcourus par de rapides paquebots sont
jonchés des os blanchis de ceux qui ont embarqué comme
nous et qui ne sont jamais arrivés à bon port".
Vingt ans plus tard, il embarquera sur le Titanic
commandé par le Commandant Edward J. Smith et
disparaîtra dans le naufrage.
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William Thomas Stead
Un jour, William Thomas Stead marche
le long du Strand, au coeur de Londres, en compagnie d'un
jeune journaliste plein d'avenir nommé Shaw Desmond. Ce
dernier essaie de discuter d'un article qu'il est en
train d'écrire pour la "Review of Reviews",
mais Stead amène la conversation sur son prochain
voyage. Il annonce qu'il va bientôt voyager sur le Titanic,
nouveau paquebot réputé insubmersible, dont il vante
les qualités. Desmond n'a jamais entendu parler du Titanic.
A un moment, Desmond s'écarte légèrement de Stead. Une
étrange sensation saisit soudain le jeune journaliste,
un sentiment qu'il décrira plus tard:
"J'ai eu pour la première fois de ma vie, mais pas
la dernière, la conviction d'une mort imminente. Dans ce
cas, c'était que l'homme qui se trouvait à mes côtés
allait mourir. C'était incontrôlable et je me sentais
plutôt impuissant. Je ne l'associai pas, non plus, un
instant au transatlantique dont il venait de me
parler".
Desmond décide de ne pas parler de ce soudain
pressentiment et les deux hommes se quittent. Arrivé
chez lui, Desmond a la bonne idée de griffonner une
courte note sur sa prémonition ainsi que la date pour
"référence future".
Quelques jours plus tard, la nouvelle de la tragédie
arrive en Angleterre. Malgré les premières rumeurs
déclarant que Stead a survécu, Desmond est certain
qu'elles sont fausses et que son pressentiment se
vérifiera. "Il n'a pas survécu" dit Desmond
à sa femme, "Il s'est noyé".
Effectivement, William Thomas Stead fera partie des
victimes.
En 1898, l'écrivain américain Morgan
Robertson (1861-1915) publie, aux éditions M. G.
Mansfield, son roman "Futility" dans lequel un
paquebot anglais, baptisé Titan,
heurte un iceberg et coule lors de sa 4ème
traversée, au mois d'Avril dans l'Atlantique Nord, en
n'ayant à son bord que le nombre strict de canots de
sauvetage réglementaires mais insuffisant pour le nombre
de passagers.
Ce navire imaginaire, réputé insubmersible, est presque
semblable au Titanic par ses
dimensions, sa vitesse, ses emménagements somptueux ainsi
que le nombre de ses passagers (à la fois riches et
pauvres) et celui des victimes.
Tableau récapitulatif des coïncidences entre le Titan et le Titanic:
CARACTERISTIQUE | Le TITAN | Le TITANIC |
Pavillon | Britannique | Britannique |
Direction | New
York vers Grande Bretagne |
Grande
Bretagne vers New York |
Traversée entreprise | 4ème | Inaugurale |
Date du voyage | Avril | Avril 1912 |
Heure de la collision | Vers minuit | 23 heures 40 |
Côté heurtant l'iceberg | Tribord | Tribord |
Déplacement | 75000 tonnes | 66000 tonnes |
Longueur | 243 mètres | 269 mètres |
Hauteur
du nid-de-pie au-dessus du pont |
18 mètres | 12 mètres |
Nombre d'hélices | 3 | 3 |
Vitesse maximale | 24 / 25 noeuds | 24 / 25 noeuds |
Nombre de machines | 3 | 2 + 1 turbine |
Nombre de chaudières | 80 | 159 |
Puissance | 75000 CV | 51000 CV |
Nombre de compartiments étanches | 19 | 16 |
Central
téléphonique dans le navire |
Oui | Oui |
Orchestres | 2 | 1 divisé en 2 groupes |
Capacité | 3000 personnes | 3000 personnes |
Nombre de passagers à bord | 2000 | 2230 |
Nombre
de canots de sauvetage |
24 | 20 |
Capacité des canots | 500 personnes | 1178 personnes |
Destination
du navire secourant les naufragés |
Gibraltar et Méditerranée | Gibraltar et Méditerranée |
Cinq ans avant le naufrage, le Dr. William Edward
Minahan et plusieurs de ses amis visitent un camp de gitans et tous se font
dire la bonne aventure. Minahan s'entend dire qu'il trouvera la mort dans
une catastrophe maritime.
En Janvier 1912, le Dr. Minahan se prépare à partir pour l'Europe avec son
épouse et sa soeur. Ses amis lui rappellent la prédiction en plaisantant,
mais il en trouve l'idée complètement ridicule. Il met cependant en ordre
toutes ses affaires et souscrit deux polices d'assurance: une assurance-vie
de 100 000 $ et une assurance accident de 60 000 $.
Il trouvera la mort lors de son retour en Amérique à bord du Titanic.
Son épouse et sa soeur seront sauvées.
Le 7 Juin 1911, une semaine après le
lancement du Titanic, le magazine The
Shipping World publie un article intitulé
"The Launch of the Titanic" dans lequel il
déclare: "Très exactement une heure et demie avant
le lancement, les coups de marteau qui résonnaient sous
la coque indiquèrent aux promeneurs qui venaient voir le
spectacle que les minutes du paquebot sur terre étaient
comptées. On croirait lire ici un avis de décès; bien
au contraire, il s'agissait d'un faire-part de
naissance".
En 1911, un Officier du paquebot George
Washington se trouve, avec sa famille, à
Bremerhaven, en Allemagne. Lors d'une foire aux bestiaux,
ils décident de se faire dire la bonne aventure.
Alors qu'une gitane lui lit dans les lignes de la main,
l'Officier ne peut s'empêcher de rire d'embarras. La
vieille femme le regarde et lui dit: "Vous pouvez
rire. Ils rient toujours mais c'est sur la mer que se
trouve votre travail, l'année prochaine, que le plus
grand bateau du monde va couler - couler !".
L'Officier rit à nouveau et la gitane se met à pleurer
en lui repoussant la main. "Je vous en ai trop dit !
Je vois trop ! Tristesse - mort - naufrage - naufrage
!". La famille s'éloigne alors en riant.
En Septembre 1911, William Thomas
Stead consulte le médium W. de Kerlor. Celui-ci lui
prédit un voyage en Amérique, bien qu'à l'époque
Stead n'ait pas l'intention de s'y rendre.
De Kerlor décrit qu'il voit, entre autres, un grand
bateau noir et que "là où le nom du navire aurait
dû être écrit, se trouve une couronne
d'immortelles". De Kerlor remarque que la
construction du bateau n'est pas encore terminée et que,
lorsque ce sera fait, Stead pourra alors le prendre pour
son voyage.
Quelque temps après, de Kerlor fait un rêve concernant
Stead et le bateau noir. Il rêve qu'il se produit comme
une catastrophe maritime, que des centaines de personnes
se débattent dans l'eau, que Stead se trouve parmi elles
et qu'il entend des appels au secours. De Kerlor dit
alors à Stead qu'il interprète le bateau noir comme
"restrictions, difficultés, et mort". A cela,
Stead lui répond simplement: "Oh, oui, eh bien, eh
bien, vous êtes un bien triste prophète".
Le 20 Septembre 1911, jour de son 5ème
voyage vers New York, une collision se produit entre l'Olympic,
navire jumeau du Titanic, et le
croiseur de la Royal Navy HMS Hawke,
alors que le paquebot est sous la conduite de Edward J.
Smith qui va bientôt commander le Titanic.
L'Olympic est percuté par
l'arrière et devra être réparé pendant plusieurs
mois.
Lors de sa construction dans les
chantiers Harland & Wolff, le numéro 401 est
attribué au Titanic (la 401ème
commande reçue par les chantiers). La coque possède
également un autre numéro attribué par le
constructeur: 390904.
L'apparition de ce numéro provoque presque la cessation
de la construction.
Certains pensent, en effet, que ces chiffres, s'ils sont
écrits rapidement, puis lus dans un miroir, font
apparaître les lettres de mauvais présage "NO
POPE" ("Pas de Pape").
Pour beaucoup d'employés catholiques des chantiers, ce
numéro de coque signifie la perte du navire.
Le lancement du Titanic
à Belfast, le 31 Mai 1911, sous les regards fascinés de
plus de 100 000 personnes, se déroule sans véritable
cérémonie ni traditionnel baptême au champagne.
Cette absence de baptême, diront certains plus tard,
était une autre raison de la disparition du navire.
En réalité, ce n'était que la simple continuation de
la politique habituelle de la White Star Line dont aucun
navire ne fut baptisé.
Un autre événement malheureux a lieu
le 31 Mai 1911 à Belfast: l'ouvrier charpentier James
Dobbin est écrasé par une des traverses sur lesquelles
glisse le Titanic pour être mis
à l'eau.
Il est la première victime d'après lancement ...
(3 autres ouvriers sont décédés auparavant d'un
accident sur le chantier).
L'épouse de Luigi Gatti, lequel a
obtenu la gérance du Restaurant "à la carte"
du Titanic, ne veut pas que son
mari fasse ce voyage.
Elle lui dit qu'"elle ressent quelque chose à ce
sujet".
Il ignore ses craintes en lui disant que rien ne peut lui
arriver, qu'il est un nageur expérimenté et qu'il peut
aisément atteindre la terre. "Tu te fais trop de
soucis", lui dit-il. "Ne me suis-je pas sorti
de la collision de l'Olympic, l'an
dernier, sans une égratignure ?".
Luigi Gatti périra dans la catastrophe.
Le chauffeur Jim Mullholland, engagé
à Belfast par la White Star Line, quitte son poste à
Southampton après avoir vu la chatte du navire,
"Mouser", dont il s'occupait, sortir du
paquebot ses 4 chatons un par un.
Il expliqua par la suite que "la chatte savait
quelque chose" ...
John Hume, violoniste de 21 ans, se
trouvait à Bord de l'Olympic
lorsque celui-ci entra en collision avec le H.M.S. Hawke.
Cet incident a provoqué un profond pressentiment chez sa
mère.
Elle le supplie de ne pas reprendre la mer, ce qu'il
raconte à plusieurs amis.
Après la catastrophe dans laquelle tous les musiciens de
l'orchestre périront, l'un des amis révélera que Mrs
Hume avait rêvé que quelque chose de terrible
arriverait à son fils pendant la traversée du Titanic.
Lorsque le producteur de théâtre
américain Henry Birkhardt Harris télégraphie chez lui
que lui et son épouse ont réservé une traversée sur
le Titanic, son associé William
Klein est en proie à un tel sentiment de catastrophe
imminente qu'il télégraphie aussitôt à Harris en
l'implorant de ne pas prendre la mer sur le grand
paquebot.
Harris lui répond qu'il est trop tard pour changer ses
projets et qu'il embarquera bien comme prévu avec sa
femme.
Lorsque le Titanic coule, Harris dit
au revoir à sa femme en l'embrassant et l'aide à monter
dans le dernier canot.
Henry Harris sombrera avec le navire.
En Février 1912, Alice Fortune, 24 ans, se repose à
l'ombre de la véranda de l'hôtel Shepheard, au Caire, surplombant le Nil.
Un homme ridé, coiffé d'un fez, lui fait signe de venir auprès de la
balustrade. Alors qu'elle s'est approchée, il lui prend la main et examine
sa paume en disant: "Vous êtes en danger chaque fois que vous voyagez en
mer. Vous perdrez tout sauf votre vie".
Elle ne fait pas grand cas de cette prédiction mais, lors du naufrage du
Titanic elle sera, en effet sauvée comme sa mère et trois de ses soeurs,
tandis que son père et son frère disparaîtront.
En Égypte, une diseuse de bonne aventure dit à Helen
Bishop qu'elle survivra à un naufrage et à un tremblement de terre, mais
qu'elle mourra dans un accident de voiture.
C'est ce qui arriva.
Après avoir été sauvée du naufrage, Helen survivra à un tremblement de terre
en Californie mais sera gravement blessée, en Novembre 1913, dans un
accident d'automobile. Elle eut de graves séquelles dont elle ne se remit
pas et décéda en 1916.
La famille Rouse, de Sittingbourne
dans le Kent, doit émigrer aux Etats-Unis en 1912.
A l'origine, toute la famille doit voyager ensemble, mais
Richard Henry Rouse décide de partir seul le premier de
façon à tout arranger avant l'arrivée de sa femme
Charity et de leur fille Gladys âgée de 8 ans.
Il réserve une couchette de 3ème
classe sur le Titanic et le 3 Avril,
une semaine avant le départ, emmène sa femme et sa
fille à Southampton pour voir le grand paquebot.
Mrs Rouse est alors prise de frayeur et dit à son mari
"Ce bateau est trop gros. J'ai le mauvais sentiment
qu'il n'arrivera jamais en Amérique". Elle essaie
de le faire renoncer à partir mais il répond "Ne
t'en fais pas. C'est un navire tout neuf et, de plus, on
dit qu'il est insubmersible".
Mais Mrs Rouse continue à s'inquiéter, même après
avoir reçu une carte postale rassurante de son mari,
postée soit de Cherbourg, soit de Queenstown.
Deux jours plus tard, elle s'évanouit en entendant que
le Titanic a coulé dans
l'Atlantique.
Richard Rouse ne sera pas au nombre des survivants.
Annie Sage, 44 ans, est l'épouse de
John, lui aussi âgé de 44 ans. Ils ont 9 enfants âgés
de 5 à 21 ans et exploitent une petite boulangerie à
Peterborough, en Angleterre.
Pendant l'été 1911, John et son fils aîné George
partent travailler au Canada et sont employés sur les
voitures de chemin de fer de la Canadian Pacific Railway.
Au cours de leurs voyages, ils découvrent la Floride où
John décide d'acheter une ferme pour y cultiver des
pacaniers.
Fin 1911, John rentre en Angleterre suivi de George, 2
mois plus tard. Il réussit à convaincre son épouse
d'établir toute la famille à Jacksonville, en Floride.
Pourtant, Annie est réticente à traverser l'Atlantique
car elle craint l'eau et est certaine que quelque chose
va se passer. En effet, leur fille Dorothy, qui était
tombée au fond d'un puits, avait failli mourir noyée.
Ils ont prévu d'embarquer sur le Philadelphia
mais, en raison de la grève des mineurs, le navire est
bloqué. Aussi, ils embarquent en 3ème
Classe sur le Titanic, au départ de
Southampton.
Peu avant de quitter Peterborough pour Southampton, Annie Sage confie un
album de photographies à un ami. "Je n'en ai pas besoin là où je vais", lui
dit-elle, les larmes aux yeux. "Je ne veux pas que mes précieuses photos
deviennent de la nourriture à poissons".
La famille Sage tout entière, 11 personnes, disparaîtra
dans le naufrage.
Mr et Mrs Edward W. Bill, de
Philadelphie, attendaient avec impatience d'embarquer sur
le Titanic jusqu'à ce que, pendant
leur séjour à l'Hôtel Cecil de Londres précédant
leur départ pour Southampton, Mrs Bill ait le
pressentiment d'une catastrophe imminente.
A la place, le couple navigua sur le Mauretania
et, après leur arrivée à bon port à New York, Mr Bill
révéla: "J'avais choisi nos cabines sur le Titanic,
et j'avais dit à ma femme que ce serait intéressant
d'être sur le plus grand navire au monde pour son voyage
inaugural. Mrs Bill ne fut pas très enthousiaste et,
comme je m'apprêtais à aller au bureau de la White Star
Line pour retirer les billets, elle me supplia de ne pas
y aller. Elle me dit qu'elle ne savait pas pourquoi, mais
qu'elle ne voulait pas partir sur le Titanic.
Je ne l'avais jamais vue auparavant s'opposer à un
projet de voyage, mais cette fois, elle était inflexible
et je dus, à regret, céder à son désir".
En Février 1912, Mrs Jennie Louise Hansen et son mari
Claus Peter Hansen, d'origine danoise, quittent les Etats-Unis pour aller
rendre visite à la famille de Claus, au Danemark.
Avant leur départ, Jennie déclare à son frère, Thomas Howard, qu'elle
redoute de faire ce voyage au Danemark, car elle a le sentiment que le
bateau va couler ou qu'elle sera victime de quelque chose de terrible.
En Avril, ils reviennent en Amérique comme passagers de 3ème
classe à bord du Titanic. Lors du naufrage, Jennie sera sauvée mais
Claus trouvera la mort.
Le musicien et bedeau norvégien Daniel Gronnestad ainsi
que son frère Bertil ont prévu de partir en Amérique à bord du Titanic.
Mais Bertil a une prémonition et décide de rester. Daniel embarque seul.
Daniel Gronnestad sera victime du naufrage.
Un fermier Irlandais anonyme avait
décidé d'émigrer en Amérique et avait réservé sa
traversée sur l'entrepont du Titanic.
Mais sa mère avait, semble-t-il, rêvé trois nuits de
suite que le navire sombrerait en plein océan, tuant
tout le monde à bord.
Elle le raconta à son fils et le supplia de rester à la
maison. Après beaucoup de persuasion, il accepta
d'annuler sa réservation.
Le violoniste Frank Adelman, de
Seattle, a réservé pour lui et sa femme un retour en
Amérique à bord du Titanic.
Mais, quelques jours avant le départ, Mrs Adelman a
soudain un mauvais pressentiment de danger et incite son
mari à annuler leur réservation et à voyager plus
tard.
Mr Adelman accepte de tirer à pile ou face pour décider
s'ils voyageront comme prévu ou attendront. Heureusement
pour eux, Mrs Adelman gagne le tirage et ils annulent
leur réservation sur le Titanic.
Peu de temps avant le départ, John
Frederick Clarke, engagé comme altiste
dans l'orchestre du Titanic,
plaisante avec des amis sur sa future traversée.
Clarke leur dit: "Eh bien, vous savez que ce serait
bien ma chance de couler avec le navire. Elle m'a
abandonné depuis si longtemps qu'elle pourrait revenir
pendant ce voyage !". Il se mit à rire, repris par
ses amis.
Fred Clarke, comme les 7 autres musiciens de l'orchestre,
sera victime du naufrage.
Mrs Sheperd, du Nebraska, après avoir
rêvé du naufrage du Titanic,
supplie son mari, par lettre et par télégramme, de
prendre un autre bateau.
Il accepte d'annuler sa réservation en faveur d'un autre
navire de la White Star Line.
Au printemps 1912, Stephen Curnow
Jenkin doit quitter le domicile de ses parents, en
Cornouailles, pour retourner aux Etats-Unis.
Il a déjà loué sa place sur un navire, mais la grève
du charbon le contraint à modifier son projet et sa
réservation est changée pour le Titanic.
En apprenant cela, il devient de plus en plus ennuyé
pour sa propre sécurité et, après être parti pour
Southampton, il décide subitement de revenir chez ses
parents. Là, il ôte tous ses objets de valeur dont sa
montre, et les laisse à ses parents, au cas où il
mourrait pendant la traversée.
Effectivement, Stephen Jenkin fera partie des victimes.
Beaucoup de passagers hésitent à
embarquer sur un navire effectuant une traversée
inaugurale.
Le Titanic quitte l'Europe à
moitié vide, à un moment où la grève des mineurs
anglais paralyse pourtant nombre de grandes unités
transatlantiques. Situation normale, en réalité, à la
mesure d'une vieille superstition.
Amélie Icard, Gouvernante de Mrs
Stone, qu'elle accompagne dans ses voyages à travers le
monde, ne veut pas partir sur le Titanic
et refuse d'aller chercher les billets.
Elles embarquent pourtant à Southampton et seront
sauvées par le Carpathia.
Victor Peñasco y Castellana et sa
jeune épouse, Maria Josefa, ont décidé de faire un
grand voyage de noces. Purification, la mère de Victor,
les avertit qu'il ne faut pas traverser l'océan car cela
porte malheur.
Le jeune couple voyage d'abord en Europe puis part en
Amérique à bord du Titanic, sans
prévenir leurs familles.
Maria Josefa sera rescapée tandis que Victor
disparaîtra dans la catastrophe.
J. Cannon Middleton, de Cleveland,
Etats-Unis, est Vice-Président de la compagnie de
Chemins de fer Canton & Akron.
"Je devais partir sur le Titanic, ayant retenu ma place le
23 Mars.
La nuit du 3 Avril, j'ai fait un terrible rêve: j'ai vu
le Titanic sombrer au milieu de
l'océan et des centaines de personnes se débattre dans
l'eau, tout autour. La nuit suivante, j'ai refait le même
rêve."
Véritablement très mal à l'aise et inquiet, J.
Middleton n'a cependant rien dit à sa famille afin de ne
pas l'inquiéter.
Le 6 Avril, un télégramme d'affaires venant des
Etats-Unis lui demande de reporter son voyage d'affaires de quelques
jours, ce dont il est enchanté. Ce n'est que le 18 Avril, après le
naufrage,
qu'il raconte son rêve à sa femme et à plusieurs amis.
Trois de ses amis enregistreront le témoignage de L.
Middleton et sa femme le certifiera également en
ajoutant que "c'était la première fois que son
mari faisait un tel rêve". Les certificats seront
transmis à la Society for Psychical Research qui les
publiera dans son journal.
Cette prémonition revêt un caractère exceptionnel en
raison de son authentification et des preuves apportées
par J. Middleton: son billet de retour non utilisé ainsi
que le télégramme lui demandant le report de son
voyage.
Mary Tripp a prévu d'embarquer sur le Titanic
mais elle tombe malade quelques jours avant le départ.
La veille, elle lit dans ses feuilles de thé pour savoir si elle va aller
mieux. Elle voit alors un navire couler.
Elle annule alors son voyage pour embarquer, plus tard, sur l'Olympic.
Le major Archibald Butt a décidé de
partir en voyage à Rome en compagnie de son ami Francis
Millet, afin de s'éloigner des affaires américaines où
s'opposent deux autres de ses amis: le Président Taft,
dont il est l'aide de camp, et Théodore Roosevelt qui
rivalisent pour l'investiture du parti républicain aux
élections présidentielles de 1912.
Fin Février 1912, Butt écrit à sa belle-soeur:
"N'oubliez pas que tous mes papiers sont dans la
remise. Et si le bateau coule, vous trouverez mes
affaires en bon ordre". Conscient que ces propos
peuvent l'alarmer, il ajoute ce démenti bon enfant:
"Comme je vous écris toujours ainsi
chaque fois que je vais quelque part, mes pressentiments
actuels ne vous inquièteront pas".
Il dit aussi à des amis "qu'il n'a jamais eu une
aussi étrange et persistante impression d'ennui
imminent".
Un jour ou deux avant son départ de Washington, il
confie à un ami "qu'il n'a jamais ressenti de sa
vie plus étrange sensation d'être prochainement au
centre d'un horrible désastre". Il ajoute qu'il
éprouve ce sentiment depuis plusieurs semaines et ne
parvient pas à s'en défaire.
Son pressentiment ne le quitte pas pendant son séjour en
Italie, aussi déclare-t-il qu'il est pressé de rentrer.
"Je serai à temps à Washington car j'ai eu la
chance d'avoir une réservation à bord du nouveau Titanic.
Lorsque j'y mettrai pied, je me sentirai en parfaite
sécurité. Vous savez qu'il est insubmersible".
En rejoignant Londres, ses pressentiments s'intensifient.
Malgré son tempérament plein d'allant et affable,
Archibald Butt est toujours déprimé à l'approche du
départ.
Le 9 Avril, il dit: "Je veux aller voir l'Abbaye de
Westminster car, si je la manque, je ne la verrai
jamais".
Le 10 Avril, Butt arrive à Southampton avec son ami
Millet et tous deux embarquent sur le Titanic.
5 nuits plus tard, Archibald Butt et Francis Millet sont
victimes du naufrage.
Le 3 Avril, une semaine avant le départ du Titanic,
Mrs A., qui possède de remarquables dons de voyance, assiste à une
conférence, à Londres.
A la fin de son exposé, le conférencier lui demande ce qui l'a distraite car
il a remarqué son évident désintérêt.
Elle lui répond: "Je voudrais que vous voyiez ce que j'ai vu pendant
votre conférence. Je suis certaine que quelque chose d'épouvantable va se
produire sous peu".
Comme on lui demande des détails, elle raconte alors à
quelques amis "qu'elle a eu la vision d'un accident de chemin de fer, d'une
maison en flammes, d'une explosion minière et enfin d'un paquebot à quatre
cheminées entrant en collision avec une montagne de glace. Le nom du navire
semblait être Tintac et elle avait clairement entendu prononcer
Southampton, mais elle n'avait aucunement idée qu'un navire de ce nom allait
vraisemblablement partir dans un futur proche; autrement, elle ne manquerait
pas de le faire savoir. Il semblait faire nuit, si ce n'est que la
glace brillait d'un vif éclat".
Mrs Elizabeth Hocking et ses enfants
ont acheté leurs billets pour se rendre en Amérique à
bord de l'Oceanic. En raison de la
grève du charbon, leur traversée est transférée sur
le Titanic.
Alors qu'elle s'apprête à embarquer, Mrs Hocking
déclare soudain à sa fille: "Je ne vais pas partir
sur ce navire, il est trop gros !". Elle déteste
aussi son nom, mais sa famille la persuade d'embarquer.
Elizabeth Hocking sera rescapée à bord du canot n° 4.
George Vanderbilt et son épouse
Edith, couple de riches américains, annulent la
réservation qu'ils ont faite à bord du Titanic.
Selon le New York Times du 30 Avril 1912, c'est sur les
insistances de Susan Dresser, la mère d'Edith, qui
aurait déclaré que "le voyage inaugural de tous
les navires est dangereux", qu'ils auraient renoncé
pour être transférés sur l'Olympic,
laissant quand même partir la plupart de leurs bagages
à bord du Titanic.
Si l'on considère que Mrs Dresser était décédée 29
ans auparavant, cette histoire ne peut être correcte.
Cependant, il est possible que le Times ait confondu
Susan, la mère d'Edith, avec la soeur d'Edith qui
portait le même prénom. Rien ne perment pourtant de le
confirmer.
Mr C. S. Battle, riche propriétaire
de scierie à Vancouver, séjourne à Londres avec des
amis avant de revenir en Amérique.
Fin Mars 1912, ses amis le pressent de rester encore
quelques jours, de sorte qu'il revienne en Amérique lors
de la traversée inaugurale du Titanic.
Bien que n'ayant aucune raison de ne pas attendre le
départ du Titanic, Mr Battle a
l'étrange sensation que les choses se passeront mal s'il
emprunte le grand paquebot. Il décide de réserver à
bord de l'Olympic par lequel il
rentre le 3 Avril.
Mr M. Forster a réservé 2 billets sur le Titanic,
pour sa nièce et lui-même, mais il décide d'annuler et d'embarquer sur l'Adriatic.
Il dit: "J'avais un peu peur des nouvelles machines et c'est une des raisons
pour lesquelles j'ai décidé de ne pas revenir d'Europe sur le Titanic".
Walter Harris, 30 ans, et Percy Thomas
Oxenham, 22 ans, habitant respectivement Enfield et
Ponders End, à Londres, ont réservé à destination de
New York à bord du Philadelphia.
En raison de la grève des mineurs, cette traversée est
annulée et la réservation des 2 hommes est transférée
sur le Titanic, en 2ème
classe.
Avant de partir, Harris rend visite à quelques amis,
parmi lesquels se trouve une jeune femme qui lit les
lignes de la main. Après avoir examiné la main de
Harris, elle refuse de dire ce qu'elle a vu, faisant
simplement la remarque que ça ne lui plait pas. Le petit
garçon de Harris demande soudain "Est-ce que Papa
va se noyer ?".
Harris périra dans le naufrage, Oxenham sera sauvé.
Deux semaines avant le d'embarquer à Southampton avec
son épouse, May, le romancier Jacques Futrelle prend la précaution d'envoyer
de Londres à John Peele, frère de May, habitant Atlanta, une procuration
pour la gestion de leurs biens au cas où quelque chose leur arriverait. Il
donne des directives pour l'avenir de leurs enfants ainsi qu'une liste de
banques où il a placé de l'argent et des valeurs.
Son dernier message envoyé d'Europe est destiné à son ami Hugh Cordosk qui
le reçoit quelques jours avant le départ de Futrelle. Le message dit: "Avons
fait toute l'Italie, l'Autriche, l'Allemagne et la France. Bois un verre à
ma santé".
Anna Ward est la dame de compagnie de
Mrs Charlotte Cardeza, millionnaire de Philadelphie. Bien
qu'elle l'ait accompagnée lors de nombreux voyages, elle
ne voulait pas être présente pendant le dernier séjour
de Mrs Cardeza en Europe. Elle raconta à sa famille
qu'elle avait ressenti une crainte étrange et soudaine
de traverser à nouveau l'Atlantique. Sa famille la
persuada cependant de faire le voyage, mais Anna Ward
déclara que c'était la dernière fois qu'elle le
ferait.
Elles furent toutes deux rescapées du naufrage du Titanic,
à bord du canot n° 3.
Deux jours avant leur départ, le
Colonel John Jacob Astor reçoit un câble de New York:
un de ses amis, le Colonel Long, très passionné pour
les sciences psychiques, lui recommande de ne point
rentrer par le Titanic, ce navire
étant promis au plus dangereux destin, sans
dailleurs que puisse être précisée la date à
laquelle se produira la catastrophe.
Astor, qui est lui-même assez sensible aux
avertissements de lau-delà, est prêt à
abandonner son appartement de luxe; c'est sa jeune femme
Madeleine qui insiste pour maintenir lembarquement.
"Sil nous arrive malheur, lui dit-elle en
riant tendrement, nous mourrons ensemble. Que
souhaitez-vous de mieux ?".
Le Colonel Astor disparaîtra dans le naufrage, Madeleine
sera rescapée.
Caroline Endres est l'infirmière
particulière de Mrs Astor, la jeune épouse, enceinte,
du Colonel John Jacob Astor. Elle accompagnait le couple
lors de son séjour en Égypte mais la famille de
Caroline déclara que, pour une raison inconnue, elle
"redoutait de faire son dernier voyage".
Lors du naufrage du Titanic, le
Colonel Astor sera parmi les victimes. Les deux femmes y
échapperont à bord du canot n° 4.
Le Colonel John Weir, ingénieur des
mines de réputation mondiale, part en voyage d'affaires
en Angleterre, le 27 Janvier 1912. Contraint de prolonger
son séjour, en raison des problèmes de l'industrie
minière britannique, il réserve son voyage de retour à
bord du Titanic, le 10 Avril.
Le matin du 9 Avril, alors qu'il se trouve dans le fumoir
de l'Hôtel Waldorf, à Londres, en train de discuter
avec le directeur de l'établissement, il déclare
soudain: "Que je sois pendu si je pars demain
!".
Comme le directeur de l'hôtel le presse d'expliquer la
raison de cette remarque inattendue, le Colonel lui
répond: "Eh bien, je sais que c'est absurde, mais
j'ai un étrange sentiment quant à mon départ. Il se
peut que je reçoive un message d'affaires ce matin et,
si c'est le cas, je ne partirai pas, bien que j'aie
réservé en 1ère classe".
En se réveillant le matin du 10 Avril, il découvre que
le broc à eau de sa chambre s'est inexplicablement
brisé pendant la nuit. Le directeur de l'hôtel le
taquine gentiment sur sa superstition, mais ne parvient
pas à le faire changer d'état d'esprit. Le Colonel Weir
avertit son secrétaire qu'il ne souhaite pas poursuivre
ainsi son voyage et qu'il lui adressera un câble de
Queenstown.
Le Colonel Weir ne débarquera pas du Titanic
en Irlande et sera victime du naufrage.
![]() |
La Camarde,
juchée sur un iceberg, attend paisiblement son heure ... |
Jacques Futrelle, romancier bien
connu, vient de passer l'hiver en Europe avec son
épouse, May. Au printemps 1912, le couple se rend chez
des amis, en Angleterre, mais décide d'écourter son
séjour pour rentrer en Amérique à bord du Titanic.
Fin Mars, les Futrelle contactent John Peel, le frère de
May, à Atlanta, et lui adressent un pouvoir relatif à
la gestion de leurs biens immobiliers, au cas où quelque
chose leur arriverait, et lui donnent leurs instructions
concernant l'avenir de leurs deux enfants. "On ne
sait jamais ce qui peut arriver", écrit Jacques
Futrelle, "May et moi voulons que tout soit en ordre
pour les enfants si quelque chose arrivait".
Jacques Futrelle disparaîtra dans le naufrage, May sera
rescapée à bord du radeau pliable D.
Pierre Maréchal a le choix, pour
faire la traversée, entre le paquebot La
Savoie de la Compagnie Générale
Transatlantique et le Titanic.
"La Savoie part le 13,
déclare M. Maréchal, je suis superstitieux !".
Il retient donc sa place sur le Titanic.
Mais non sans faire violence à sa femme, douée
dun sens prémonitoire très vif, qui le supplie de
ne pas prendre le paquebot anglais. "Je ne sais en
quoi, dit-elle à son mari, mais je suis sûre, je sens
que ce voyage sera malheureux".
Quatre jours après le départ Mme Maréchal joue au
bridge chez des amis. Soudain, elle laisse tomber ses
cartes et perd connaissance. Son évanouissement dure
plusieurs heures et, revenue à elle, fond en larmes en
annonçant quun grand malheur vient d'arriver.
Patrick O'Keefe est un jeune immigrant
irlandais partant faire fortune en Amérique. Devant
embarquer sur le Titanic, il
arrive à Queenstown le 10 Avril et décide de passer la
nuit dans un hôtel, afin d'être prêt à partir le
lendemain.
Cette nuit-là, il fait un inquiétant rêve dans lequel
il voit le Titanic sombrer en
plein milieu de l'océan. Il décide pourtant de ne pas
changer ses plans et embarque.
Parrick O'Keefe sera rescapé à bord du radeau pliable
B.
A Southampton, nombre de stewards
affichent des visages funèbres. Beaucoup viennent de l'Olympic,
victime d'un abordage quelques mois plus tôt. Ils
prétendent que les deux géants sont placés sous le
signe de la "mauvaise chance" et n'hésitent
pas à les appeler les "bateaux de la mort".
Colin MacDonald, qui a été
désigné comme Second Mécanicien, décline le poste et
refuse de signer le rôle d'équipage car il a
l'intuition que quelque chose de terrible va arriver à
bord de celui qu'il appelle "le condamné".
A Southampton, au moment de quitter
ses amis pour embarquer sur le Titanic
où il est engagé comme steward de 1ère
classe, Thomas Whiteley leur déclare "Je ne crois
pas que je vous reverrai. Nous allons faire
naufrage".
Whiteley sera rescapé.
Harry Burrows vit avec sa mère à
Southampton. Il gagne sa vie à bord des grands
transatlantiques qui partent du port. Il a trouvé un bon
travail sur le tout nouveau Titanic,
si bon qu'il a décidé de rester chez lui pendant un
mois afin d'être certain d'embarquer le moment venu.
Le 10 Avril 1912, Burrows dit au revoir à sa mère et se
rend au dock pour signer son engagement. Pourtant, un
moment plus tard, Mrs Burrows a la surprise de voir son
fils rentrer à la maison. En fin de compte, il n'a pas
signé.
Par la suite, Mrs Burrows parlera de cet incident à la
presse. Son fils a, dit-elle "changé d'avis à la
dernière minute et est parti, ce dont nous sommes très
heureux. Je ne peux expliquer son changement d'avis; une
espèce de sensation s'est emparée de moi, m'a-t-il
dit."
Le steward de 3ème
classe Arthur Lewis se prépare à embarquer.
La nuit avant de prendre la mer, il demande à sa femme
de coudre son étoile blanche de la White Star Line sur
sa casquette.
Tandis que sa femme le fait, l'étoile tombe en morceaux.
Avec un air inquiet, elle lui dit "Je n'aime pas
çà !".
Arthur Lewis fera partie des survivants.
Joseph Scarrott, marin qualifié, a reçu son ordre
d'embarquement sur le Titanic et doit s'y présenter le Mercredi 10
Avril à 7 h. Il sait que le voyage sera rapide, l'aller et le retour devant
s'effectuer en 16 jours. Aussi il ne juge pas nécessaire d'emporter toutes
ses affaires. N'ayant pourtant pas envie d'en faire le tri, il se demande
s'il va embarquer ou non. En 29 ans de carrière, il n'a jamais éprouvé un
tel sentiment d'hésitation. Il a cependant travaillé sur le Titanic à
Southampton, lorsque celui-ci est arrivé des chantiers, et l'a visité de
fond en comble, le trouvant magnifique.
Joseph Scarrott décide quand même de partir, mais de mauvais coeur. Avant de
sortir de chez lui, il embrasse sa soeur et lui dit "Adieu !". Sur le pas de
la porte, sa soeur le rejoint et lui demande pourquoi il lui a dit "Adieu !"
au lieu de son habituel "Au revoir, à bientôt !". Il lui répond qu'il n'a
pas remarqué cela. En rejoignant le navire, cet incident ne manque pas de
lui frapper l'esprit.
Une fois à bord, contrairement aux habitudes, il n'ouvre pas son sac et ne
revêt pas sa tenue. Ses actes et son comportement sont à l'opposé de ce
qu'ils auraient dû être.
Joseph Scarrott fera partie des rescapés.
George Beedem est l'un des nombreux
matelots à avoir été transférés de l'Olympic
au Titanic. A Southampton, loin de
sa famille et à court d'argent, il déteste l'attente
des embarquements et s'inquiète de la santé de sa femme
malade.
La veille du départ du Titanic,
il lui écrit une lettre disant "Je me sens
dépressif, il n'y a rien à faire à bord; comme
j'aimerais voir ce foutu bateau au fond de l'eau !".
George Beedem sera victime du naufrage.
Mary Keziah Roberts, de Nottingham, a
été engagée comme hôtesse à bord du Titanic.
Un jour qu'elle se peigne devant son miroir, elle se met
à rire et à chanter "... Je me moque de ce qu'il
adviendra de moi ...". Norah, sa fille de 9 ans, qui
a auparavant été très marquée par le fait que sa
mère lui ait annoncé qu'elle allait embarquer sur le Titanic,
commence à se sentir mal à l'aise, l'interrompt et lui
demande calmement: "Maman, pourquoi chantes-tu comme
ça ?" Je ne veux pas que tu chantes encore cette
chanson; je ne veux pas que tu partes sur le Titanic".
Mary arrête de se peigner, de chanter et de rire aussi.
Après quelques instants de silence, regardant Norah dans
le miroir, Mary dit: "Oh, ma chérie, je vais en
parler à ton père". Mary est sur le point de se
remettre à chanter, mais reprend seulement sa coiffure.
Norah ne s'en sent pas plus heureuse, mais son père
David est très impressionné par cette histoire.
Mary Keziah Roberts prendra son poste d'hôtesse à bord
du Titanic et survivra au
naufrage.
Norah continuera à avoir des impressions semblables et
avertira encore une fois sa mère de ne pas servir comme
infirmière à bord du Rohilla, en
1916. Mary le fera cependant et le navire fera naufrage.
Encore une fois, Mary survivra.
Mary Eloise et Lucian Philip Smith
réservent leur billet d'embarquement sur le Titanic
à Monte-Carlo.
Lorsque M. Nauth, l'agent de la White Star Line, le leur
délivre, Mrs Smith exprime un confus pressentiment:
"Nous étions sur l'Olympic
quand il perdit son hélice. Espérons que cette fois,
nous n'allons pas couler".
Lucian Philip Smith sera victime du naufrage; son épouse
fera partie des rescapés.
Miss Bridget Delia McDermott est avec des amis, la
veille au soir de son départ de Queenstown sur le Titanic.
Soudain, une main lui tape sur l'épaule. Elle se retourne et voit un
petit homme qu'elle pense être un voyageur. Elle s'apprête à lui donner
quelques pennies quand l'homme lui dit qu'il sait qu'elle va partir pour un
long voyage. "Il y aura une tragédie mais vous serez sauvée".
Bridget McDermott commença sa traversée non sans appréhension et sera
rescapée du naufrage.
Lorsqu'elle parla du petit homme à ses amis, ceux-ci lui dirent n'avoir vu
personne.
Mrs Jean Fagin, petite-fille de Jack
Stagg, steward, déclara:
"Il prenait toujours un petit revolver, juste un
très petit, toujours bien huilé dans une petite boîte.
Il l'emportait dans tous ses voyages pour se protéger
mais, cette fois là, il dit à ma grand-mère de la
garder car il n'en aurait pas besoin pendant cette
traversée et ma grand-mère pensa que c'était un
mauvais présage. Il avait l'habitude de l'enfermer dans
sa malle de voyage et, lorsque la Seconde Guerre Mondiale
éclata, elle l'emporta au commissariat de police quand
fut lancé l'appel aux armes".
Jack Stagg disparut dans le naufrage.
Dans le numéro de Mai 1912 du
"Popular Magazine", on peut lire, sous le titre
"The White Ghost of Disaster" ("Le
Fantôme Blanc du Désastre"), la courte histoire
d'un grand paquebot heurtant un iceberg dans l'Atlantique
Nord et provoquant la mort de la moitié des passagers à
cause du manque de canots.
Le magazine sortait des presses alors que le Titanic
s'apprêtait à quitter Southampton.
On dit que l'auteur, qui écrivait sous le nom de Mayn
Clew Garnett, avait rêvé des détails de son histoire
pendant un récent voyage à bord de l'Olympic.
Récit d'une conversation rapportée
par le "Southampton Times" du 20 Avril 1912:
"Vous pouvez ne pas croire aux rêves, Mrs Slade,
mais je vous dis la vérité lorsque je dis qu'un de mes
garçons a rêvé du bateau la nuit précédant le
départ et qu'il a ensuite dit avoir craint pour lui. Je
savais que ça ne leur plaisait pas beaucoup de partir,
mais pourtant ils ont disparu".
Au moment d'embarquer sur le Titanic,
Mrs Nellie Becker déclare à un employé de le White
Star Line "Je ne suis pas très rassurée de me
rendre à New York. Ce navire est neuf et n'a jamais
encore traversé l'océan. J'ai peur qu'il arrive quelque
chose".
Elle sera au nombre des rescapés.
Mrs Hoghes embarque sur le Titanic
où elle vient d'être engagée comme femme de chambre.
Juste avant le départ de Southampton, alors qu'elle se
trouve sur le pont, sa fille de 14 ans, Rosalind, venue
la conduire jusqu'au quai d'embarquement, s'arrache à
son père et gravit l'échelle de coupée en criant
"Ne pars pas, Maman, je sais que tu ne reviendras
pas, vous allez tous mourir, le bateau va couler !".
Mrs Hoghes serre sa fille dans ses bras et tente de la
calmer. Rosalind lui raconte alors le rêve qu'elle a
fait deux jours plus tôt, dans lequel un navire surgit
du sol et où une foule paniquée court sur le bateau. Le
navire se brise dans un craquement atroce puis est
englouti dans la terre avec tout ce qui se trouve à
bord.
Mrs Hoghes essaie de la réconforter en disant "Mais
ce n'est qu'un rêve, ma chérie. Sois tranquille, il ne
m'arrivera rien!".
Rosalind essaie en vain de ramener sa mère sur le quai.
Son père se trouve contraint de monter pour l'arracher
aux bras de sa mère et la faire redescendre.
Mrs Hoghes disparaîtra dans la catastrophe.
En 1970, W. A. Hawkesworth déclara:
"Bien que n'étant qu'un jeune garçon d'à peine 8
ans lorsque le Titanic partit de
Southampton, je me rappelle très bien cette journée.
Mon père et son frère se trouvaient à bord et tous les
deux disparurent. Ce fut la seule fois où ma mère se
rendit sur les quais voir mon père partir, et il disait
toujours que c'était considéré comme porte-malheur
dans le monde des marins.
Outre notre tragédie personnelle, deux choses de cette
époque me sont restées. La première se passa sur le
quai: alors que nous regardions partir le Titanic,
ma mère se mit à pleurer. Comme je lui demandais
pourquoi, elle répondit : 'Ce bateau n'atteindra jamais
New York, mon chéri'. Je revois encore les gens autour
de nous et les entends parler 'd'une idiote'.
La seconde chose se passa quelques jours après, alors
que nous attendions de savoir si les noms de mon père et
de son frère étaient sur la liste des rescapés, ma
mère dit, au petit déjeuner: 'Votre père ne reviendra
plus jamais à la maison, mes enfants. Dans le journal de
ce matin, on dit qu'il y a quelques enfants disparus et
votre père n'aurait jamais abandonné un enfant, quoi
qu'il puisse arriver'. Quelle chose merveilleuse pour une
femme de parler ainsi de son mari".
Par un fait étrange et contrairement
à une tradition bien établie, les navires présents
n'ont pas fait entendre leur sifflet pour saluer le
départ du géant des mers pour son premier voyage.
Mrs Lois Jacobs, née Brown, témoigna
ainsi:
"On nous permit de quitter l'école une
demi-journée pour aller le voir. J'habitais Woolston.
L'instituteur nous surveillait et nous regardions partir
le Titanic, puis il y eut un
retard et le bateau fut tiré vers le quai. Il nous
fallut attendre et attendre et il repartit enfin pour
disparaître hors de notre vue, dans les eaux de
Southampton. C'est la dernière fois que nous l'avons vu.
Lorsque le Titanic était revenu
à quai, un vieux monsieur qui se tenait près de moi
avait parlé d'un mauvais présage".
Mrs Molly Adams, fille de John Stewart, steward du
Café Parisien, raconta:
"Ma mère ne voulait jamais voir partir mon père mais, ce jour-là, elle y
alla et jura toujours que c'était la chose la plus malheureuse qu'elle avait
jamais faite".
John Stewart, cependant, sauva sa vie.
Edith Haisman, née Brown, rescapée
du naufrage, déclara:
"Le jour du départ, tout le monde était heureux et
chacun faisait ses adieux. Nous n'avions personne à qui
dire au revoir car nous avions fait nos adieux en Afrique
du Sud mais, alors qu'un bateau appelé le New
York fut sur le point d'éperonner le Titanic,
mon père dit, en le voyant, que c'était là un mauvais
présage".
Lors du départ de Southampton, dans
le chenal conduisant à la mer, le Titanic,
guidé par un remorqueur, passe à proximité du New
York et de l'Oceanic.
Le violent déplacement d'eau, créé par la masse du Titanic
et le battement de ses hélices, provoque la rupture de 6
aussières sur le New York qui
chasse en direction du paquebot. Une manoeuvre rapide
évite de justesse l'abordage.
Certains marins voient là un mauvais présage ...
Quelques centaines de mètres plus
loin, un incident du même ordre se reproduit, alors que
le Titanic passe devant le Teutonic.
Cette fois, les amarres résistent et l'incident est
évité.
Un jeune cinéaste de Seattle, William H. Harbeck, ne put
résister à l'envie de filmer la scène depuis le pont
du Titanic.
Il disparaîtra avec sa caméra lors du naufrage.
Mrs Blanche Marshall regarde sa
famille, avec amis et domestiques, alors que le Titanic
dépasse l'Ile de Wight peu après le départ de
Southampton.
Soudain, elle déclare "Ce navire va couler avant
d'atteindre l'Amérique". Tout le monde lui rappelle
que le Titanic est insubmersible,
mais elle les interrompt en disant "Je vois des
centaines de gens se débattre dans l'eau glacée.
Etes-vous si aveugles au point de les laisser se noyer
?".
Trois ans plus tard, Mrs Marshall prédira aussi le
naufrage du Lusitania qui sera coulé par une torpille
allemande.
Mrs William Robert Bucknell, de
Philadelphie, doit embarquer à Cherbourg en compagnie de
Margaret "Molly" Brown.
Mais elle a une effrayante prémonition et dit à son
amie "J'ai une peur mortelle d'embarquer sur ce
navire. Je suis certaine que quelque chose de terrible va
arriver". Même lorsque Mrs Brown la persuade
d'embarquer comme prévu, Mrs Bucknell persiste "Il
est voué à la catastrophe", dit-elle, "Je le
sens ! Je le sais !".
Le soir du 14 Avril, elle répète ses craintes au
médecin de Philadelphie, le Dr Arthur Jackson Brewe,
dans la salle à manger de 1ère
classe. Les deux femmes se retirent ensuite dans leurs
cabines.
Leur rencontre suivante a lieu sur le pont, après la
collision contre l'iceberg, alors qu'elles portent toutes
les deux leur gilet de sauvetage.
Mrs Bucknell s'écrie "Ne vous l'avais-je pas dit ?
Je le savais".
Les deux femmes survivront et raconteront leur histoire,
mais le Dr Brewe périra.
George Wick de Youngstown, Ohio,
revient d'un voyage en Europe avec son épouse, sa fille
et un couple de cousins.
Le 9 Avril, la veille de son départ pour Cherbourg où
il doit embarquer sur le Titanic,
il entre dans l'Hôtel Maurice, à Paris, et est
aussitôt attiré par le guichet de sweepstake pour la
course du Grand Prix. Il regarde la liste des partants et
mise sur le n° 13. "Juste pour montrer que je ne
suis pas superstitieux", dit-il, "je choisis
celui-ci. J'ai toujours considéré que le 13 était mon
numéro porte-bonheur".
Le 13 gagnera la course, mais George Wick périra dans le
naufrage.
L'avocat new-yorkais Isaac Frauenthal
fait un rêve avant d'embarquer sur le Titanic
à Cherbourg.
"Je me vois sur un gros bateau à vapeur qui heurte
soudain quelque chose et commence à sombrer. J'entends
les cris des passagers effrayés".
La nuit du naufrage, il refait le même rêve sur le
paquebot et en parle à son frère Henry qui ne croit
guère à cette éventualité. Il est pourtant sur le
qui-vive lorsqu'on annonce la collision avec l'iceberg.
Il monte sur le pont, constate la gravité de la
situation, redescend et convainc son frère de la
réalité du danger et de le rejoindre sur le pont. Il
lui dit alors "Eh bien, Henry, je n'étais pas si
fou, n'est-ce pas !".
Contrairement à d'autres passagers, on n'eut aucun mal
à les persuader de monter à bord d'un canot de
sauvetage.
Edith Louise Rosenbaum, plus connue
sous le nom de "Russell", journaliste de mode
très superstitieuse, n'aurait jamais dû voyager sur le Titanic
En Janvier 1912, alors qu'elle se trouve à Biskra, en
Algérie, un diseur arabe de bonne aventure, qui lui
prédit son avenir dans le sable, lève les mains avec
stupéfaction en dit: "Madame se trouvera dans un
grave accident en mer". Sur le coup, elle ne le
croit pas mais pourtant, pendant les mois suivants, elle
éprouve un gênant sentiment de malheur.
Lorsqu'elle regagne Paris, elle réserve un billet à
bord du paquebot américain George Washington
qui doit appareiller pour l'Amérique le 7 Avril. Mais,
ayant découvert que le merveilleux et tout nouveau Titanic,
partant le 10, lui offre l'occasion de faire un reportage
(elle est la correspondante de "Women's Wear")
sur les collections parisiennes de mode présentées aux
courses hippiques de Pâques à Auteuil, et arrive en
même temps à New York, elle annule son passage et
décide de voyager sur le plus beau bateau du monde.
A son arrivée à Cherbourg, elle a un si mauvais
pressentiment qu'elle est tentée d'abandonner son voyage
et qu'elle télégraphie même à son secrétaire pour
lui faire part de ses craintes.
Après 3 heures d'attente à bord du
Nomadic,
le transbordeur amenant les passagers de la Gare Maritime
au Titanic arrivé en retard dans
la rade, un fait inhabituel se produit.
Alors que le Nomadic approche du
paquebot, et malgré la mer parfaitement calme, le
transbordeur se met à se balancer d'une manière
violente et incompréhensible, faisant perdre pied aux
passagers. Edith Russell se fait alors la remarque:
"Un bateau, qui provoque cet étrange remue-ménage
dans une mer calme comme celle-là, est dangereux.
J'aimerais bien ne pas partir". Appréhendant de
traverser la passerelle d'embarquement, que dix hommes
doivent tenir de chaque côté pour l'empêcher de cogner
et de se balancer dans tous les sens, elle est le dernier
passager à l'emprunter. A peine a-t-elle mis pied sur le Titanic qu'elle descend pour voir
s'il est possible de repérer ses bagages (plusieurs
malles) car elle a l'intention de faire demi-tour.
On lui dit alors qu'elle peut quitter le navire si elle
le désire, mais que ses bagages partiront à New York.
Elle fait appel à Mr Nicholas Martin de la White Star
Line et lui fait part de ses craintes.
Il lui répond: "Très bien. Prenez un autre navire
mais vos bagages doivent rester". Lorsqu'elle lui
parle de l'assurance concernant ses bagages, il lui
répond: "Ridicule, ce navire est
insubmersible". Elle se résout alors à rester à
bord.
En embarquant sur le Titanic, l'irlandaise Nora
Keane fait tomber son livre de prières.
A plusieurs reprises, elle dira: "Nous n'arriverons jamais à New York".
Nora Keane fera partie des rescapés.
Pendant la traversée
Un sentiment d'oppression s'installe ...
A l'escale de Queenstown, le
Commandant en second, Henry Tingle Wilde, adresse une
lettre à sa soeur dans laquelle il lui dit: "Je
n'aime toujours pas ce navire ... J'éprouve un sentiment
étrange à son sujet".
Henry Tingle Wilde ne survivra pas au naufrage.
Pendant l'escale de Queenstown, un
chauffeur a l'idée saugrenue de grimper au sommet de la
4ème cheminée
"factice" par l'échelle métallique
intérieure. Il s'agit d'une farce destinée à effrayer
les passagers en train d'embarquer.
L'apparition inopinée de cet homme au visage couvert de
suie et à la tête surmontée d'un bonnet de gnome sera
interprétée comme une vision diabolique et
inquiétante.
Lors de la même escale, Edith Louise
Russell, revenant de Paris où elle vient de faire un
reportage sur les collections parisiennes de mode
présentées aux courses hippiques de Pâques, adresse
une lettre à son secrétaire Mr H. J. Shaw, resté à
Paris.
Elle y vante les qualités et la magnificence du Titanic
et termine son courrier par ces mots: "Je déteste
quitter Paris et je serai drôlement contente d'y
revenir. Pendant ce voyage, je vais prendre un repos dont
j'ai bien besoin, mais je n'arrive pas à me défaire de
ma sensation d'anxiété et de pressentiment d'ennuis.
Comme je souhaite qu'elle disparaisse !".
Edith Russell avait reçu de sa mère une mascotte: un
petit cochon à musique recouvert de fourrure et qui
jouait un air intitulé "The Maxixe" ("La
Machiche") lorsqu'on lui tournait la queue. En Août
1911, sur la route de Paris à Rouen, elle avait
miraculeusement échappé à un accident: le conducteur
de la voiture dans laquelle elle se trouvait en avait
perdu le contrôle et avait trouvé la mort. Sa mère
lui avait demandé de garder toujours la mascotte avec
elle, et Edith lui en avait fait la promesse.
La nuit du naufrage, alors qu'elle se trouve sur le pont,
équipée de son gilet de sauvetage, Edith Russell envoie
le steward Robert Arthur Wareham chercher son cochon
musical dans sa cabine. Au moment de monter dans un
canot, un marin se saisit de sa mascotte qu'elle tient
sous son bras, enveloppée dans une couverture, et la
jette dans le canot en disant: "Eh bien, nous
sauverons au moins votre bébé", confondant l'objet
avec un bébé emmitouflé. Elle sent alors qu'elle doit
suivre son cochon, selon la promesse qu'elle a faite à
sa mère.
C'est ainsi qu'Edith Russell fait partie des rescapés,
dans le canot n° 11, accompagnée de son curieux
porte-bonheur musical avec lequel elle calme la peur des
enfants en le faisant jouer sans cesse. Elle le gardera
toute sa vie et le léguera, à sa mort en 1975, à
Walter Lord, écrivain et historien du Titanic.
|
Edith Russell et sa mascotte musicale
Tout au long de la traversée, William
Thomas Stead est assailli de sombres pressentiments.
Il ne peut se libérer des images d'un affreux cauchemar:
une armée de chats se jetant de la terrasse d'un énorme
building envahi par les flammes.
Au cours d'interminables parties de bridge, Stead, d'un
pacifisme à toute épreuve, ne cesse de dire et de
répéter à ses partenaires que le Titanic
peut fort bien disparaître.
William Thomas Stead périra dans le naufrage.
Lady Duff Gordon est inquiète de naviguer sur un tout
nouveau navire, mais ses affaires de mode l'appellent d'urgence à New York
et il n'y a de place qu'à bord du Titanic.
Elle parle de ses craintes à son mari, Sir Cosmo Duff Gordon, et celui-ci
accepte de l'accompagner, contrairement à son habitude.
Sa peur ne la quitte pas pendant la traversée et elle refuse de se dévêtir
complètement la nuit, gardant son manteau chaud et sa pèlerine à portée de
main,, ainsi que sa petite boîte à bijoux et quelques unes de ses affaires
les plus précieuses, posées sur une table, à proximité.
Lady et Sir Cosmo Duff Gordon seront tous deux rescapés.
Amélie Icard, la Gouvernante de Mrs
Stone, qui ne voulait pas embarquer sur le Titanic,
refuse de se changer et de participer aux festivités de
1ère classe. Elle ressent un
sentiment inexplicable: la peur.
Esther Hart est passagère de 2ème
classe en compagnie de son mari Benjamin et de leur fille
Eva, 7 ans.
La famille Hart a décidé de partir s'installer au
Canada, et a d'abord réservé sur le Philadelphia
mais, en raison de la grève du charbon, les billets ont
été transférés sur le Titanic.
Esther Hart considère l'idée que le Titanic
puisse être "insubmersible" comme "une
insulte à Dieu".
Aussi, a-t-elle tenté, mais sans succès, de persuader
son mari de changer de navire.
Convaincue que le malheur va les frapper tous, elle reste
dans sa cabine sauf pour les repas, dort le jour et reste
éveillée la nuit car elle est persuadée que c'est à
ce moment-là que ses prémonitions se réaliseront.
Esther survivra avec sa fille mais Benjamin disparaîtra
dans le naufrage.
Dans son lit, une passagère de 1ère
classe, Elizabeth W. Shutes, ne peut trouver le sommeil.
Une odeur froide, de mort, pénètre sa cabine, qui lui
rappelle celle qu'elle a rencontrée quelques années
plus tôt dans une grotte d'un glacier de l'Eiger.
Elizabeth W. Shutes fera partie des rescapés.
Depuis le départ, une autre
passagère est assaillie de sombres pressentiments. Elle
refuse de se mettre au lit.
Un navire prétendu insubmersible ne peut être qu'une
injure envers Dieu.
Pendant la traversée, le Colonel Archibald Gracie a
une longue conversation avec Charles Hays, Président de la compagnie
canadienne Grand Trunk Pacific Railway.
A la fin de leur échange, Charles Hays dit: "Les compagnies White Star,
Cunard et Hamburg Amerika consacrent toute leur attention et leur
ingéniosité à rivaliser pour acquérir la suprématie des navires de luxe et
établir des records de vitesse. Le temps viendra où cela se terminera par
une effroyable catastrophe".
Charles Hays fera partie des victimes, le Colonel Gracie parviendra à être
sauvé.
La nuit du 12 Avril 1912, Anna
Lewis, une jeune anglaise de 14 ans habitant
Stoke-on-Trent, passe la nuit en compagnie de sa
grand-mère et fait un rêve terrifiant. Endormie dans la
chambre de sa grand-mère, Anna rêve qu'elle marche vers
Trentham Park et voit soudain apparaître sur le lac, un
gros bateau avec des gens à bord.
Elle raconta plus tard: "Je me demandais ce qu'il
faisait là et, tout à coup, il a coulé par une
extrémité et j'ai entendu un cri terrible. J'ai dû me
réveiller en faisant du bruit car j'ai fait peur à
Grand-Mère". Racontant ce qu'elle a vu à sa
grand-mère, celle-ci lui dit: "Plus de soupers pour
toi, ma fille; les rêves ne sont qu'un tas
d'idioties".
"Je me suis rendormie un moment après et j'ai
refait le même rêve. Lorsque les gens criaient, j'ai
dû en faire autant. Cette fois, Grand-Mère était
furieuse après moi ...".
C'est par le journal du 16 Avril qu'un client ouvre dans
sa boutique, que la grand-mère apprend la mort de son
fils, Leonard Hodginkson, 4ème
Mécanicien Senior, dans le naufrage du Titanic.
Il était aussi l'oncle d'Anna.
Avant de prendre sa retraite, Leonard voulait naviguer
sur tous les paquebots de la White Star Line et avait
demandé à être transféré sur le Titanic
pour réaliser son souhait. Personne, sauf sa femme,
n'était au courant de ce changement de dernière minute,
ce qui rend encore plus étrange le rêve d'Anna.
Le 13 Avril 1912, le chauffeur John
Podesta fait une pause en compagnie d'un aide. Soudain
ils voient courir vers eux une demi-douzaine de rats
provenant de la zone où se produira la collision avec
l'iceberg, et qu'ils chassent à coups de pied.
Podesta déclara plus tard: "C'est vrai qu'ils
peuvent sentir le danger". Il ne pouvait, en effet,
s'empêcher de penser que les rats devaient savoir ce qui
allait se passer dans la partie avant du navire et qu'il
valait mieux qu'ils filent vers l'arrière pour tenter
d'échapper au mauvais sort.
Le dernier jour de la traversée, bien
des passagers éprouvent un malaise ranimé et provoqué
par la plainte nostalgique des violons de l'orchestre qui
interprète un morceau des Contes d'Hoffmann.
Pour ceux qui s'aventurent sur les ponts, la nuit
glaciale, le ciel constellé d'étoiles et surtout cette
mer morte et funèbre, contribuent encore à aggraver un
sentiment d'oppression.
En 1970, C. L. Daughtrey déclara:
"J'étais enfant lorsque le Titanic
sombra. Mon père avait été affecté sur l'Olympic,
très déçu car ses amis allaient naviguer sur le Titanic.
Le 14 Avril, dans notre maison, un grand tableau tomba en
s'écrasant par terre. A cette époque, parmi les femmes
de marins, on pensait que c'était un mauvais présage.
La remarque de ma mère fut: "Mon Dieu, un navire va
couler aujourd'hui", sans pour autant penser au Titanic
que l'on considérait comme insubmersible.
Le 14 Avril, après le déjeuner,
alors que René Lévy discute sur le pont avec son
compagnon de cabine Noël Malachard et Mrs Marie Jerwan,
qui occupe la cabine de 2ème
classe voisine de la leur, Lévy déclara soudain, en
observant les canots de sauvetage: "Je suis sûr,
s'ils affalent ces canots, que les cordes seront trop
courtes. Bien entendu, je préférerais couler avec le
navire plutôt que m'asseoir dans un de ces canots".
René Lévy et Noël Malachard disparaîtront dans la
naufrage après qu'ils aient aidé Mary Jerwan à monter
dans le canot n° 11.
Eugene Daly, un jeune Irlandais de
Athlone, a embarqué à Queenstown avec un groupe d'amis
qui voyagent aussi en 3ème
classe.
Le jeune Daly ne tarde pas à faire un rêve inquiétant
dont il parle à son amie Bertha Mulvihill. Celle-ci
raconte l'incident:
"C'était drôle" dit-elle. "Il y avait
avec nous un garçon nommé Eugene Daly qui habitait la
même ville. En quittant Queenstown, il nous avait dit
que le Titanic allait couler. Et,
tous les soirs, il nous redisait que le Titanic
allait couler avant d'atteindre New York. Le Dimanche
soir, juste avant d'aller se coucher, il nous a dit que
le Titanic allait couler cette
nuit. C'était étrange."
De plus, Bertha Mulvihill racontera que Eugene Daly
savait comment le navire allait couler parce que, dans
son rêve, "il avait clairement vu la collision avec
l'iceberg."
Bertha Mulvihill sera sauvée à bord d'un canot. Eugene
Daly n'aura pas cette chance, son corps ne sera jamais
retrouvé.
Nota: Un journaliste relata que Miss
Mulvihill avait parlé de Eugene "Ryan" comme
étant la personne ayant fait ce rêve prémonitoire,
mais il s'agit bien, en réalité, de Eugene Daly.
Le soir du naufrage, Mathilde Weisz
participe aux chants impromptus des passagers de la salle
à manger de 2ème classe.
Après avoir interprété "Dernière Rose
d'Été" et avoir été applaudie pour sa
prestation, elle sort sur le pont pour s'y promener en
compagnie de son mari Leopold et lui dit que quelque
chose la rend mal à l'aise.
Dès leur retour à leur cabine, à 23 h 40, Mathilde
Weisz ressent un tremblement ...
Mathilde fera partie des rescapés mais son mari,
Leopold, sera victime du naufrage.
Lorsqu'elle se rend compte de la
gravité de la situation et que le navire prend de
l'inclinaison, Edith Corse Evans, passagère de 1ère
Classe, se souvient soudain de ce que lui a prédit une
diseuse de bonne aventure: "Prenez garde à
l'eau".
Au moment d'embarquer dans le radeau pliable D, Edith
Corse laisse sa place à sa soeur, Mrs John Murray Brown,
en lui disant: "Monte d'abord, tu es mariée et tu
as des enfants".
Le radeau partit sans elle et elle sera l'une des 4
passagères de 1ère Classe à
périr dans la catastrophe.
Depuis des années, le Révérend
Charles Morgan est le pasteur de l'église méthodiste
Rosedale de Winnipeg, au Canada. Le chef de musique de
l'église a l'habitude d'établir la liste des cantiques
destinés aux services du soir et de la donner au
pasteur.
Un soir, après avoir reçu la liste, le Révérend
Morgan se retire dans son bureau pour faire un petit
somme.
Il rêve d'un vieux cantique et entend de nombreuses voix
crier ainsi que le bruit de l'eau qui déferle. C'est un
rêve troublant. Il a la sensation d'assister à une
grande tragédie qu'il ne peut voir mais seulement
entendre.
Ce soir là, après les services du soir, le Révérend
Morgan demande à l'assistance de chanter le cantique
"Pour ceux qui sont exposés aux périls de la
mer" (connu aussi sous le titre "Père
Éternel, toi qui nous sauves").
C'est le 14 Avril 1912. A bord du Titanic,
dans la Salle à Manger de 2ème
Classe, le Révérend Carter et les fidèles chantent
aussi le même hymne "Pour ceux qui sont exposés
aux périls de la mer". Le naufrage du Titanic
est imminent.
Un petit-fils de James Ismay (son
grand-père était le jeune frère de Bruce) déclara:
"J'ai demandé une fois à ma grand-mère
pourquoi mon grand-père ne se trouvait pas sur le Titanic.
Elle m'a répondu qu'il aurait dû y être mais était
resté à la maison à cause d'une très grave pneumonie.
Elle ajouta alors que, la nuit du naufrage du Titanic,
il était sorti brusquement du coma et avait dit: 'Bruce a des
ennuis, Bruce a des ennuis' ".
Pendant la nuit du naufrage, dans la
ville de Kirkcudbright en Ecosse, le Capitaine de
l'Armée du Salut W. Rex Sowden est appelé au chevet
d'une jeune orpheline prénommée Jessie qui est en
train d'agoniser.
A 23 heures, elle se dresse dans son lit malgré son
délire et dit: "Prenez ma main, Capitaine, j'ai si
peur. Voyez-vous ce grand navire en train de couler
?"
Sowden essaie en vain de la réconforter en lui disant
que ce n'est qu'un mauvais rêve. "Non",
répond-elle, "le bateau coule. Regardez tous ces
gens qui se noient. Quelqu'un nommé Wally joue du violon
et s'approche de vous." Sowden regarde dans la
pièce mais ne remarque rien. Il allonge la fillette dans
son lit, puis elle tombe dans le coma.
Le Capitaine Sowden reste plusieurs heures au chevet de
Jessie dont l'état ne change pas. Puis, soudain il
entend le bruit de la serrure de la chambre. Il se lève,
ouvre la porte mais ne voit personne. Il a pourtant la
sensation que quelqu'un est entré dans la chambre. Il se
précipite vers le lit de Jessie, constate qu'un
changement s'est opéré et que la mort approche. La
fillette ouvre soudain les yeux et dit que sa mère est
venue "m'emmener au ciel." Sowden tient un
moment la main de Jessie, puis l'enfant meurt en paix.
Sowden se lève et s'apprête à chercher de l'aide quand
il entend à nouveau le bruit de la serrure. Il ouvre la
porte mais ne voit rien et ne peut que parvenir à
l'inévitable conclusion que "la mère est partie
avec sa fille."
Quelques heures après la mort de Jessie, le Titanic
coule, tandis que Wallace Hartley, violoniste, et
l'orchestre dont il est le chef, continuent de jouer.
Wally Hartley, que Rex Sowden avait bien connu enfant,
disparaît dans la tragédie.
Sowden ignorait qu'il avait pris la mer et qu'il se
trouvait sur un navire.
Quelques jours avant son départ pour
l'Europe, dans les tout premiers jours d'Avril 1912, Ida
Straus, l'épouse de Isidor Straus, propriétaire des
grands magasins Macy à New York, fait transporter Bess,
son cheval préféré, dans une ferme de l'état de New
York.
Le 15 Avril, le matin même du naufrage, l'animal est
retrouvé mort dans son écurie.
Le vétérinaire qui l'examinera sera incapable de
déterminer les causes de sa disparition.
Au moment du naufrage, Ida Straus refusa de prendre place
à bord d'un canot de sauvetage car elle ne voulait pas
abandonner son mari qui, lui-même, désirait partager le
sort des autres hommes. Tous deux périrent.
Le Major Archibald Gracie, n'ayant pu
trouver de place dans un canot de sauvetage, plonge dans
les eaux glacées alors que le navire coule. Il
témoigne: "Ce n'est qu'alors que j'ai pensé que ma
dernière heure était arrivée. Je voulais faire savoir
à mes proches, chez moi, de quelle façon j'avais
trouvé la mort. Tandis que je nageais sous la surface de
l'océan, je priais pour que mon esprit aille vers eux et
dise: 'Au revoir, jusqu'à nos retrouvailles au ciel'. Je
pensais que si je priais cela assez fort, mon dernier
voeu de communiquer avec ma femme et ma fille serait
exaucé.
Au même moment, à New York, l'épouse de Archibald
Gracie a une soudaine prémonition. Elle témoigne
:"Je me trouvais dans ma chambre, chez ma soeur à
qui je rendais visite, à New York. Après m'être
couchée et ne parvenant pas à m'endormir, je
m'interrogeais à plusieurs reprises en me demandant ce
qui contrariait le sommeil habituellement long et
paisible auquel j'avais récemment goûté.
Qu'y a-t-il ?, dis-je. Une voix sembla répondre "A
genoux, et prie". J'obéis sur le champ, mon livre
de prières à la main, ouvert par hasard à la page du
cantique "Pour ceux qui sont exposés aux périls de
la mer". Une pensée traversa alors mon esprit:
"Archie est en train de prier pour moi".
Par miracle, le Major Gracie parvint à se hisser sur la
coque d'un canot retourné et survécut au désastre.
Il reconnaissait qu'un grand nombre de coïncidences lui
avaient permis de survivre à sa terrible épreuve.
A Nice où elle habite, Marcelle
Caretto n'a aucune nouvelle de son mari Michel Navratil
dont elle est séparée et qui a disparu depuis une
semaine avec leurs 2 enfants Michel, 4 ans, et Edmond, 2
ans.
Elle ne sait pas encore que Michel a décidé de mener
une nouvelle vie en Amérique où il se rend avec les
enfants, à bord du Titanic.
La nuit du 14 au 15 Avril 1912, Marcelle dort d'un
sommeil agité et fait un rêve.
Elle voit un long couloir blanc et, au loin, une
silhouette sombre qui s'avance en chancelant. C'est son
mari, le visage blème. Le couloir s'incline, Michel
vacille et étend les bras pour se tenir aux parois. Il
parvient à remonter la pente et lui tend une lettre.
Marcelle avance sa main et frissonne en effleurant la
main glacée de son mari. Avec effroi, elle saisit la
lettre: c'est une lettre de deuil, tout ourlée de noir.
A cet instant, le couloir disparaît pour faire place à
un paysage étrange, pétrifié, sans couleur véritable
et sans consistance. Puis la vision disparaît.
Cette même nuit, Michel Navratil est victime du naufrage
du Titanic; les 2 enfants sont
parmi les rescapés.
Quelques jours plus tard, Marcelle reçoit une lettre que
son mari avait fait poster d'Angleterre avant son départ
et qui l'informait de sa décision.
Dans son autobiographie "Une sorte de vie", publiée en 1971, l'écrivain Graham Greene écrit: "La nuit de la catastrophe du Titanic, alors que j'avais 5 ans et que j'étais en vacances de Pâques à Littlehampton, j'ai rêvé d'un naufrage".
Après le naufrage
La malédiction fait son oeuvre ...
Mrs. Coates, médium écossais, déclare être entrée en
communication avec William Thomas Stead, disparu dans le naufrage, qui lui a
affirmé qu'il avait demandé à l'orchestre du Titanic de jouer "Plus
près de toi, mon Dieu !" et que cette communication soit largement publiée.
Le 2 Mai 1912, le paquebot Adriatic
s'apprête à appareiller de New York pour Liverpool
avec, à son bord, Joseph Bruce Ismay, les Officiers et
les membres d'équipage du Titanic
retenus jusqu'alors pour leurs auditions devant la
Commission d'Enquête Américaine.
On y charge une caisse contenant une maquette du Titanic
initialement destinée à être présentée dans les
bureaux new-yorkais de la White Star Line et ramenée en
Angleterre pour des raisons évidentes.
Pendant la manutention, la maquette se trouve
endommagée: une fissure verticale se forme de la quille
au pont supérieur, au même niveau que l'une des
déchirures créées par l'iceberg au-dessus de la quille
du Titanic. De plus, au lieu des
20 canots équipant le paquebot, la maquette n'en
possède que 12.
En 1913, le Commandant du vapeur
anglais Lucilius, en route pour
Philadelphie, est témoin d'une apparition inattendue.
Au large des bancs de Terre-Neuve, il aperçoit la coque
d'un grand navire, recouverte d'algues, de végétation
aquatique. Mouillé sur ses ancres, ce bâtiment fantôme
semble, en quelque sorte, posé sur une roche
sous-marine.
Le second navire jumeau du Titanic,
le Gigantic, est rebaptisé Britannic
et ne fera jamais de carrière commerciale sous le
pavillon de la White Star Line.
Lancé le 26 Février 1914, il est réquisitionné en
Juillet 1914, lorsque la 1ère
Guerre Mondiale éclate, puis transformé en
navire-hôpital. Il saute sur une mine allemande le 21
Novembre 1916, en mer Egée.
Le 13 Avril 1935, un cargo anglais,
transportant du charbon de Newcastle à Halifax, traverse
en pleine nuit le lieu du naufrage du Titanic.
Un des veilleurs, William Reeves, est alors saisi d'une
angoisse épouvantable. Il hésite à actionner la
cloche. Soudain, à 23 h 40, il ne peut s'empêcher de
crier "Obstacle droit devant !". Un énorme
iceberg jaillit alors de l'obscurité. Le bateau réussit
à stopper à temps, mais se trouve presque
immédiatement entouré et bloqué par la banquise. Il ne
sera dégagé que par 2 autres navires venus de
Saint-Jean de Terre-Neuve: le Caribou
et le brise-glace Imogene.
Le cargo s'appelait le Titanian et
l'homme de veille était né le 15 Avril 1912 ...
En 1939, le pasteur Charles Cook se
suicide à la veille de son mariage.
Il avait été sauvé du désastre alors qu'il n'avait
que 14 ans. Depuis, il avait toujours eu le sentiment
d'être poursuivi par le malheur et le souvenir du naufrage refit surface
à le veille de ses noces.
La veuve du Commandant Smith, Eleanor,
est renversée par un taxi en 1931 et meurt sur le coup.
Sa fille, Helen, perd son premier mari, le Capitaine John
Gilbertson, atteint de la fièvre bilieuse à bord du
premier navire marchand qu'il commandait.
Helen se remarie avec Sydney Russel-Cooke dont elle a des
jumeaux en 1923.
Son fils, Simon, meurt en service pendant la 2ème
guerre mondiale et sa fille Priscilla est victime de la
poliomyélite en 1947.
Sydney Russel-Cooke est tué dans un accident de chasse
en 1930.
En 1965, Frederick Fleet, un des
veilleurs du Titanic, le premier
à avoir aperçu l'iceberg, se pend dans sa maison de
Southampton.
La presse anglo-américaine commentera son décès comme
étant "un nouveau coup du sort".
Dans les années 1960, une californienne nommée Doris
Williams manifeste fréquemment une crainte inexpliquée de la mer.
Cela l'amène à consulter un conseiller spirituel., le Révérend Young. Young
décide d'hypnotiser Doris Williams de manière à déterminer la cause de sa
phobie.
L'hypnose révèle que Doris, dans une vie antérieure, était un passager nommé
Blackwell disparu avec le Titanic.
Il existait, en effet, un passager de 1ère classe nommé Stephen
Weart Blackwell, qui avait péri dans la catastrophe.
Ce cas fit sensation dans les milieux du Titanic et du psychisme.
En Juillet 1975, alors que la famille Melkis regarde un film sur le Titanic à la télévision, un gros bloc de glace tombe sur le toit de la maison, à Dunstable, en Angleterre. Au moment où le bloc crève le plafond, tous attendent que le navire heurte l'iceberg fatal.
Cette page a
été réalisée à partir de plusieurs sources bibliographiques
dont les principales sont:
Le drame du
Titanic par Philippe Masson aux Editions Tallandier,
Histoires paranormales du
Titanic par Bertrand Méheust aux Editions J'ai lu,
Titanic -
Psychic forewarnings of a tragedy par George Behe
aux Editions Patrick
Stephens.
Si vous avez connaissance
d'autres faits incontestables susceptibles de la compléter,
merci de contacter
l'auteur afin de lui en faire part.