Photographies insolites

 

Cette page présente quelques photographies d'époque dont le caractère insolite voire mystérieux reste, pour certaines, inexpliqué.

Ce ne sont probablement pas les seules appartenant à l'histoire du Titanic ...

 

 

Le nom sur la proue

Plusieurs photographies montrent le Titanic en construction dans la cale n° 3 des Chantiers Harland & Wolff, à Belfast.
On y remarque, sur le flanc bâbord de la proue, que le nom "TITANIC" est inscrit.

 


Premier exemple du Titanic en construction, cale n° 3 des chantiers Harland & Wolff

 


Second exemple du Titanic en construction, cale n° 3 des chantiers Harland & Wolff

 

Pourtant, lors du lancement du paquebot, le 31 Mai 1911, aucun nom ne se trouve sur la proue. La plaque de nom ne sera posée qu'ensuite, pour la traversée inaugurale.

Note: Il convient de signaler qu'à cette époque la partie vitrée qui allait clore l'avant du pont promenade A n'était pas encore installée. Elle ne sera posée que lors des derniers aménagements et il ne peut exister de confusion avec la coque de l'Olympic qui était blanche lors de son lancement..

 


Lancement du Titanic: absence du nom sur la proue

 

Pour quelle raison, le nom du Titanic se trouve-t-il sur ces photographies alors qu'il ne se trouve pas sur la photographie du lancement, prise ultérieurement ?
Observons plus en détail ...

Sur la 1ère photographie de la construction, on remarque que la lettre "C" du nom se situe juste au-dessous du 5ème hublot supérieur alors que sur la seconde, elle se trouve à gauche.

Regardons maintenant les agrandissements ...

 

 
Le nom sur la 1ère photographie
de la construction
  Agrandissement de l'inscription
     
Absence du nom lors du lancement

 

On remarque que le nom présent sur la 1ère photographie de la construction présente plusieurs anomalies:

Tenant compte de ces anomalies des caractères et du fait que la position de l'inscription est différente selon les photographies, la conclusion qui s'impose est que ces photographies prises lors de la construction ont été retouchées manuellement. Par qui et pourquoi, mystère ... d'autant qu'il était impossible de confondre le Titanic avec son jumeau, l'Olympic, car la coque de ce dernier, y compris lors de son lancement, était blanche.

 

L'ouvrier fantôme

Une autre photographie d'époque montre l'installation des arbres d'hélice.
On peut y voir des ouvriers debout sur l'un des arbres en cours de montage et, sur la droite, d'autres se tenant à côté.
A gauche de l'ouvrier situé à l'extrême droite, on observe la silhouette d'un homme que l'on a voulu masquer mais qui reste cependant légèrement apparente:

 


Installation des arbres d'hélice:
près de l'ouvrier situé à l'extrême droite, la silhouette mystérieuse

 

Observons un agrandissement de la photographie ...

 


Au centre: l'homme mystère

 

Sur la photographie agrandie, on remarque que l'homme de gauche porte un chapeau, au contraire des autres qui portent une casquette. La casquette étant le couvre-chef habituel des ouvriers, cet homme n'en est probablement pas un.
Le mystérieux personnage, situé au centre, ne porte pas de chapeau et ne semble pas porter de casquette. Etait-ce un homme, voire un enfant, accompagnant le personnage précédent mais dont la présence aurait dû rester cachée, au point que la photographie fut retouchée, bien qu'imparfaitement, pour tenter de masquer sa présence ? Etait-ce un syndicaliste, persona non grata sur le chantier, ou pire encore, un protestant ? Mystère ...

 

Les cartes postales erronées

Après le naufrage du Titanic, les marchands de souvenirs mirent en vente de nombreuses représentations du paquebot dont certaines furent réalisées dans la hâte ou dans la méconnaissance du navire et de ses caractéristiques.

Parmi elles, se trouvaient des dessins ou photographies représentant non pas le Titanic mais son navire jumeau, l'Olympic, dont les illustrations étaient alors plus répandues.

Pour témoigner de cette confusion, voici d'abord le prétendu Titanic, lors de son lancement.
Son nom saute tellement aux yeux sur la poupe qu'il s'agit manifestement d'une retouche opérée sur ... une photographie de l'Olympic. La couleur de la coque indique aussi qu'il ne peut s'agir du Titanic.
La preuve de cette tromperie est apportée par la même photographie montrant l'Olympic (remarquer la position des filins le long de la coque ainsi que les personnages sur le navire et le portique du chantier).

 


L'Olympic rebaptisé Titanic
(Passer la souris sur l'image ...)

 

La même confusion apparaît, cette fois sur la proue:

 


L'Olympic rebaptisé Titanic
(Passer la souris sur l'image ...)

 

Ci-dessous, une carte postale française est censée représenter, comme l'indique sa légende, le Titanic lors de son escale dans la rade de Cherbourg ...

 


L'Olympic, une nouvelle fois, rebaptisé Titanic

 

La photographie représente, en réalité, l'Olympic, reconnaissable à son pont promenade A ouvert sur toute sa longueur.

Afin de restituer la réalité, l'authentique photographie suivante, prise le 10 Avril 1912 vers 18 h 00, montre le véritable Titanic, avec son pont promenade A clos sur sa partie avant, passant devant le Fort de l'Ouest, avant de stopper les machines dans la rade de Cherbourg.

 


Arrivée du Titanic en rade de Cherbourg

 

Une autre carte postale est aussi censée représenter "le Titanic quittant Cherbourg avant son naufrage":

 


Titanic et Olympic: de vrais jumeaux !
(Passer la souris sur l'image ...)

 

Comme précédemment, il s'agit d'une photographie de l'Olympic. Qui plus est, elle a été retouchée: on le constate au nom "TITANIC" sur la proue, et à la 4ème cheminée qui semble fumer. Mais ce n'est pas tout ! ...
Le
Titanic a quitté la rade de Cherbourg le 10 Avril 1912, à 20 h 10, alors que la nuit était tombée. Le texte de la légende ne correspond donc pas à l'illustration !
En passant la souris sur l'image, on peut aussi se rendre compte que la même photographie a été utilisée pour commémorer à la fois l'
Olympic et le Titanic: il a suffi d'en modifier la légende et de retoucher le nom se trouvant sur la proue ! Et le numéro de série attribué par l'éditeur est le même (200) !

Ce type de méprise ne constitue pourtant pas le pire, car voici le fourvoiement poussé à l'extrême !
Les cartes postales ci-dessous, contrairement aussi à sa légende, montre un paquebot tout autre que le
Titanic et pour lequel il n'aurait jamais dû y avoir de confusion possible tant les 2 navires diffèrent: il s'agit du Mauretania de la Cunard Line !

 


Le Mauretania rebaptisé Titanic

 

La cheminée anormale

Sur cette autre carte postale, commémorant les derniers instants du paquebot, se trouve une photographie qui, cette fois, est bien celle du Titanic avec son pont promenade A partiellement couvert.
Elle possède cependant une anomalie dont l'objet est bien connu: la 4
ème cheminée rejette des fumées noires relativement abondantes.

 


Carte postale représentant le Titanic
toutes cheminées fumantes

 

Comme l'on sait, la dernière cheminée du Titanic avait pour fonction principale de contribuer à l'esthétique du paquebot et de servir de conduit de ventilation. En aucun cas, elle n'avait pour usage d'évacuer les fumées créées par le fonctionnement des chaudières.

De nombreuses gravures représentent à tort le Titanic, toutes ses cheminées fumantes.
Ici, il s'agit d'une authentique photographie qui n'a pu qu'être retouchée. Sans doute a-t-on trouvé qu'une cheminée ne fumant pas constituerait une anomalie flagrante !

 

Une étrange fumée

Sur le cliché situé plus haut et montrant le Titanic peu après son lancement à Belfast, le 31 Mai 1911, on remarque que de la fumée semble s'échapper au pied de la superstructure du navire.

 


Lancement du Titanic: présence d'une étrange fumée

 

A ce stade de la construction, les équipements de propulsion du Titanic n'étaient évidemment pas fonctionnels et le paquebot était sur le point d'être tiré par plusieurs remorqueurs jusqu'à la cale Thompson des Chantiers Harland & Wolff, afin d'être aménagé. Il n'y avait pas, non plus, d'incendie déclaré à bord.

Quelle est donc la cause de cette fumée ? Si elle n'a aucune raison de provenir du Titanic lui-même, d'où vient-elle ? Un remorqueur, dont la fumée aurait été masquée par le Titanic, se trouvait-il par tribord ?

 

Le chauffeur facétieux

La photographie suivante a été prise à bord du transbordeur America par le Révérend Père Browne, passager trans-Manche du Titanic, de Southampton à Queenstown, le 11 Avril 1912.
La vue 4
ème cheminée du Titanic, à l'arrière, présente une particularité ...

 


Le Titanic, lors de l'escale de Queenstown

 

L'avez-vous remarquée ? Non ?
Il s'agit du point noir situé au sommet de la cheminée. Mais pourquoi se trouve-t-il ici ?

Pendant l'escale de Queenstown, un chauffeur eut l'idée saugrenue de grimper au sommet de la 4ème cheminée "factice" par l'échelle métallique intérieure. Il voulut faire une farce destinée à effrayer les passagers en train d'embarquer. C'est cet homme qui apparaît au sommet de la cheminée.
L'apparition inopinée de ce chauffeur au visage couvert de suie et à la tête surmontée d'un bonnet de gnome fut interprétée comme une vision diabolique et inquiétante
.

 


Le chauffeur au sommet de la 4ème cheminée

 

La salle à manger embellie

Pendant sa courte traversée, le Révérend Père Browne prit une photographie de la salle à manger de 1ère Classe, l'une des rares qui aient été prises dans cette pièce. Il la jugea très médiocre car elle présente une importante tache centrale.

 


Photographie de la salle à manger de 1ère Classe prise par le Révérend Père Browne

 

Le 15 Avril 1912, jour du naufrage, dès que la nouvelle fut connue, le Daily Express de Londres publia le cliché, mais remédia à sa mauvaise qualité en apportant quelques modifications ...

 


Photographie de la salle à manger de 1ère Classe publiée par le Daily Express, le 15 Avril 1912

 

En comparant les deux photographies, on remarque que le quotidien retoucha le cliché original en faisant disparaître la tache centrale et ... en ajoutant une silhouette féminine à la table de droite !

 

La passagère mystérieuse

Une photographie, parue dans de nombreux ouvrages, montre une passagère accoudée au bastingage tribord, près de l'entrée de 1ère Classe, en train de regarder le chargement du courrier apporté par le transbordeur America, lors de l'escale de Queenstown. Elle se trouve à l'avant du canot N° 8 et l'on voit, à l'arrière-plan, le canot N° 2, en surplomb.

 


La Comtesse de Rothes, regardant le chargement du courrier
apporté par le transbordeur America

 

Certains reconnaissent en cette passagère la Comtesse de Rothes qui sera sauvée à bord du même canot N° 8, dans lequel elle prit les avirons et eut une conduite digne d'éloges. Mais ...

 


Une silhouette bien obscure ...

 

En observant la passagère de plus près, on est frappé pas sa silhouette obscure. Il est en effet impossible de distinguer les traits de son visage ni même les détails de son chapeau ou de ses vêtements. Quand bien même la passagère tournerait la tête pour regarder le transbordeur, en bas sur sa droite, on devrait au moins distinguer les détails de son chapeau. Mais non !
Pourtant, tous les autres détails de la photographie sont visibles, y compris les bordés de canot N° 2, à l'arrière-plan.

 

Une étrange collision

Dans les heures qui suivirent le naufrage du Titanic, les nouvelles de la tragédie arrivèrent de manière très fragmentaire et furent souvent erronées. C'est comme cela que la presse américaine, désirant informer ses lecteurs au plus tôt, mais aussi avide de sensationnel, diffusa ses informations, un journal en contredisant fréquemment un autre.

Le 16 Avril 1912, lendemain du naufrage, le New York American fit, comme d'autres journaux, sa une sur le naufrage. Hormis le gros titre, c'est l'illustration qui l'accompagne qui retient l'attention.

 


La une du New York American,
le 16 Avril 1912

 

Bien qu'à l'heure de sa mise sous presse on ignorait que la collision s'était produite par tribord, le journal n'hésita pas à publier une "reconstitution" du naufrage réalisée au moyen d'un montage photographique qui se révéla ultérieurement des plus insolites, lorsque les circonstances précises du naufrage furent connues.
Sur cette illustration, on remarque un paquebot à 4 cheminées, la 1
ère et la 4ème (encore elle !) fumantes alors que les 2 autres sont inactives, heurtant un iceberg de jour, et de front !
Une curieuse initiative de la rédaction et un étrange cumul d'anomalies !

Le même jour, 16 Avril, le Lewiston Evening Journal, ignorant aussi les circonstances précises de la collision, fit paraître à sa une un croquis représentant le Titanic heurtant l'iceberg par bâbord.

 


La une du Lewiston Evening Journal, le 16 Avril 1912, avec le titre:
"
Les dernières nouvelles du naufrage du Titanic ne réduisent pas son ampleur"

 

La nurse relookée

Plusieurs photographies montrent la passagère de 1ère Classe Alice Cleaver, rescapée du naufrage du Titanic, tenant dans ses bras le petit Trevor Allison dont elle était la nurse, lors de son débarquement du Carpathia à New York, le 18 Avril 1912.

 

 
Photographie
du Chesterville Record
  Photographie
du New York Herald

 

Si l'on en juge par la photographie de gauche, correspondant à la réalité, Alice Cleaver ne possédait pas un visage très avenant.

Afin de lui rendre un physique plus agréable et de la présenter comme une héroïne, certains journaux retouchèrent les photographies prises par leurs reporters, telle celle de droite.

 

Le musicien manquant

Les 2 photographies ci-dessous sont celles de documents publiés par la presse de l'époque et sur lesquels on peut voir les portraits des héroïques musiciens de l'orchestre du Titanic, tous disparus dans le naufrage.

 

 
Les héroïques musiciens de l'orchestre du Titanic

 

Ces 2 documents présentent l'orchestre du Titanic.
Sur le document de gauche,
publié par le journal The Illustrated London News et intitulé "Brave as the Birkenhead band: the Titanic's musician heroes" ("Braves comme l'orchestre du Birkenhead: les héroïques musiciens du Titanic" - Voir note), 7 musiciens seulement sont présents. On y trouve:

Sur le document de droite, on trouve l'ensemble des 8 musiciens qui composaient l'orchestre:

Avez-vous reconnu le musicien absent sur le document de gauche ? ...

Il s'agit du violoncelliste français (le seul français de l'orchestre) Roger Bricoux (en haut et à droite, sur le document de droite).

 

Roger Bricoux

 

Pour quelle raison, Roger Bricoux, disparu dans le naufrage, fut-il à nouveau une victime: celle d'une malheureuse omission de l'Illustrated London News qui laisse à penser, à tort, que l'orchestre ne se composait que de 7 musiciens ? L'explication existe ...

Après le naufrage du Titanic, le Syndicat des Musiciens Réunis ne cessa de demander une photographie à la famille de Roger Bricoux. Celle-ci tardant à répondre, certains documents furent publiés sans la photographie du musicien français. En revanche, d'autres publications furent retardées afin de présenter cette photographie.

Note: Le 26 Février 1852, sous le commandement du Colonel Alexander Seton du 74ème Highlanders, le navire britannique H.M.S. Birkenhead, transportant des hommes de troupe et leurs familles, dont 21 femmes et 34 enfants, fit naufrage en heurtant un écueil au large des côtes d'Afrique du Sud. Au moment où le navire sombra, l'orchestre joua l'hymne national. C'est à ce naufrage, qui fit 445 victimes et 193 rescapés dont toutes les femmes et tous les enfants, que l'on attribue l'origine du principe moral maritime "Les femmes et les enfants d'abord". Sur ordre de la Reine Victoria, une plaque de cuivre portant les noms des disparus fut apposée sur la colonnade du London Chelsea Hospital pour "rappeler la constance héroïque et la discipline sans faille".

 

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